Un homme reçoit une seconde greffe de visage après le rejet de la première

Il avait reçu une première greffe il y a quelques années, mais son organisme a fini par rejeter le greffon. En début de semaine, un homme a été opéré à Paris pour changer une nouvelle fois de visage.

C’est une première dans le monde. Lundi 15 janvier, un homme a été opéré à l’hôpital européen Georges-Pompidou de Paris pour recevoir la deuxième greffe de visage de sa vie.

Ayant bénéficié d’une première transplantation il y a quelques années, il a subi un rejet chronique qui a nécessité le retrait complet de son greffon le 30 novembre dernier. Il était depuis hospitalisé en réanimation et avait été remis sur liste d’attente le 27 octobre.

Un deuxième rejet possible

Cette opération complexe a été réalisée par une équipe dirigée par le professeur Laurent Lantieri, spécialiste de ce type d’interventions. Elle a démarré « lundi 15 janvier en début d’après-midi et s’est terminée mardi 16 janvier en début de matinée », ont indiqué vendredi l’Agence française de la biomédecine et l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Cette intervention « démontre pour la première fois dans le domaine des greffes vascularisées composites (face et main) qu’en cas de rejet chronique, une retransplantation est possible », soulignent les deux institutions.

Mais, « soumise à des contraintes immunologiques sévères », cette greffe peut encore échouer. Les risques de complications s’avèrent importants, entre un possible phénomène de rejet et les traitements destinés à l’éviter, qui abaissent les défenses de l’organisme. « Seul le suivi à plusieurs semaines confirmera la viabilité du greffon. »

« Violation élémentaire du principe d’anonymat »

L’Agence de la biomédecine et l’AP-HP ont également précisé qu’elles n’avaient pas l’intention de rendre cette greffe publique« avant un délai de plusieurs jours, permettant d’avoir davantage d’éléments sur les suites à plus long terme de l’intervention et sur l’état de santé du patient. »

L’annonce de cette intervention par l’hebdomadaire Ebdo vendredi semble avoir précipité leur communication. Les deux institutions « déplorent que le principe de l’anonymat n’ait pas été respecté. L’application stricte de ce principe est indispensable au respect du donneur et de sa famille dont le deuil doit être protégé. »

Selon elles, « une enquête administrative sera réalisée pour rechercher l’origine de cette violation élémentaire du principe d’anonymat. »

Une opération qui reste très rare

La première transplantation du visage au monde date de 2005. Elle avait été réalisée par l’équipe du professeur français Bernard Devauchelle. Isabelle Dinoire, une femme de 38 ans défigurée par son chien, avait bénéficié de cette greffe partielle (triangle formé par le nez, la bouche et une partie des joues). Cette dernière est décédée en avril 2016 d’une tumeur maligne.

Depuis 2005, seule une trentaine de greffes du visage ont été réalisées dans le monde.

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