
L'Agence du Médicament (ANSM) estime à 530 les signalements de rupture de stocks en pharmacie, soit une augmentation de 30% entre 2016 et 2017. Des chiffres qui restent à consolider puisqu'il ne s'agit pour l'instant que d'une estimation, mais qui restent alarmants. Ce risque de rupture croissant est notamment attribué à une chaine de production mondialisée ne comportant pas suffisamment de circuits alternatifs, qui oblige l'ANSM à anticiper les situations de rupture pour les médicaments les plus sensibles.
+30% de signalements de ruptures de stock en 2017, un nouveau défi à relever pour l'ANSM
Une pharmacie signale une rupture de stocks lorsqu'elle ne peut plus se procurer le produit manquant sur une durée de 72 heures. L'Agence du Médicament qualifie de MITM les médicaments "pour lesquels une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital" des patients ou de leur occasionner une "perte de chance". Un enjeu majeur sur les MITM : toujours disposer de plans de secours en cas de rupture. Une problématique d'autant plus importante que l'ANSM a estimé une augmentation de 30% des signalements de rupture de stock entre 2016 et 2017.
CATÉGORIES. Les premières classes de médicaments concernées sont les anti-infectieux, puis les médicaments touchant su système nerveux, qui concernent chacun environ 20% des ruptures, suivis de près par les thérapies contre le cancer. Les causes des ruptures sont multiples : défaillance des outils de production (20%), production insuffisante (15%), difficultés d'approvisionnement en matière premières (15%), défaut de qualité dans le produit fini (15%), ou encore augmentation du volume de ventes (10%) ou défaut dans les matières premières (5%), le reste se partageant entre des causes plus diverses.
Une chaîne de production plus complexe et plus fragile
En cause dans cette augmentation des ruptures entre 2016 et 2017 selon Dominique Martin, Directeur Général de l'ANSM, la complexité et la mondialisation des chaînes de production des médicaments, où la matière première est produite dans un pays, mélangée dans un autre, conditionnée dans un troisième, etc. Résultat : la moindre défaillance dans la chaîne crée une rupture de stock généralisée à l'Europe entière. "Dans l'UE, nous sommes en compétition les uns avec les autres (pour obtenir les médicaments produits en cas de pénurie), ce qui n'est pas très sain", explique Dominique Martin. Pour éviter cela, l'Agence n'a qu'une obsession : l'anticipation. Les laboratoires ont ainsi l'obligation de déclarer au plus tôt tout risque de rupture, afin de mettre en place des mesures alternatives dans les plus brefs délais. C'est ce qui a par exemple été fait avec le Cytotec, médicament utilisé hors indication pour déclencher les accouchements et dont l'arrêt de commercialisation en mars 2018 par le laboratoire Pfizer a été anticipé un an auparavant.
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/530-signalements-de-medicaments-en-rupture-de-stock-en-2017-soit-30-en-un-an_121655Bagikan Berita Ini
0 Response to "530 signalements de médicaments en rupture de stock en 2017, soit +30% en un an"
Post a Comment