
Un quart des patients atteints du cancer du pénis ne reçoivent pas le traitement recommandé, c'est-à-dire une ablation partielle ou totale de l'organe, selon une étude internationale présentée à la conférence de l'European Association of Urology (EAU) qui se tient du 16 au 20 mars 2018 à Copenhague. En cause, le refus du traitement par les patients et une hésitation ou méconnaissance des procédures de la part des médecins.
UN CANCER RARE. Le cancer du pénis ne concerne qu'un homme sur 100.000 en Occident : le Royaume-Uni en compte par exemple 640 cas par an. Il concerne principalement les hommes âgés de plus de 60 ans. Le facteur de risque principal est le manque d’hygiène aggravé par la présence d’un phimosis (rétrécissement de l'extrémité du prépuce qui empêche de décalotter le gland) d'après la Société Française d'Urologie. Ainsi, la circoncision avant l'âge adulte pourrait avoir un effet protecteur. L’infection à l’HPV (papillomavirus, également responsable du cancer de l'utérus) est également un facteur de risque présent dans 40 à 50% des cas.
Un quart des patients mal soignés : refus, hésitations et méconnaissance
Dans cette vaste enquête internationale, des chercheurs de 12 centres en Italie, en Espagne, aux États-Unis, au Brésil et en Hongrie ont évalué le respect des recommandations de l'EAU sur le traitement du cancer du pénis à l'aide des dossiers de 425 patients traités au cours de la période 2010-2016. Dans un communiqué de l'EAU, le Dr Luca Cindolo, auteur principal de l'article, commente : "Environ 25% (des patients) n'avaient pas reçu le traitement approprié" préconisé par les recommandations de l'EAU. Or, d'après lui, "environ deux fois plus de patients survivent s'ils ont été traités selon les recommandations". Pour "près de la moitié" de ces 25%, la décision venait du médecin. Ce cancer rare est en effet mal connu des praticiens, qui hésitent sur le traitement à suivre, surtout lorsqu'il implique une ablation de l'organe touché. "Nous constatons souvent que les patients ne veulent pas être traités, ou que les soignants des patients ne veulent pas prendre la décision de traiter", commente Luca Cindolo. "Le cancer du pénis peut être une perspective effrayante. Supprimer partiellement ou complètement le pénis est souvent le moyen le plus efficace de (le) guérir (…), mais pour beaucoup d'hommes cette guérison semble pire que la maladie", affirme l'American Cancer Society.
Ces types de cancers rares gagneraient probablement à être traités par "des centres d'excellence nationaux ou même internationaux", d'après le Dr Vijay Sangar (directeur de la chirurgie, Hôpital Christie, Manchester) dans le communiqué de l'EAU. Ainsi, selon lui, c'est le fait qu'au Royaume-Uni les cancers urologiques rares soient traités dans ce type de structures qui explique les meilleurs taux de survie par rapport à la Hongrie, l'Espagne ou l'Italie, qui les traitent localement. Un consortium eUROGEN, récemment créé, "fera une énorme différence dans la prise en charge des patients européens", conclut-il.
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