
C’est une triste histoire, qui apporte une nouvelle charge au dossier, déjà épais, du mauvais fonctionnement des urgences dans notre pays ; et plus largement à la situation dramatique de nos hôpitaux.
Léana est une étudiante Colombienne de 19 ans, qui se présente le 9 février aux urgences de l’hôpital Edouard-Herriot à Lyon. Léana ne sait pas qu’elle a frappé à la très mauvaise porte. On ne va pas aux urgences pour une simple otite… Et l’institution lui fait bien comprendre. Elle est sans doute renvoyée à ses chères études, probablement avec un traitement contre la douleur et l’inflammation banal, à condition d’avoir vérifié qu’il n’y avait pas d’infection.
Jusqu’ici rien de scandaleux ; les urgences sont débordées de malades, souvent graves, dont la prise en charge est compliquée par la présence de gens qui relèvent plus des soins d’un médecin généraliste, que d’un service débordé.
D’ailleurs le médecin lui dit : « une otite n’est pas une urgence… ». Oui, dans la plupart des cas, mais il faut se méfier de dogmatisme en médecine, si on a bien lu ses cours…
Deuxième visite
En revanche le deuxième passage de Léana, 3 jours plus tard, aurait dû alerter le médecin qui la reçoit, après l’avoir fait attendre (pas lui personnellement mais l’institution) 8 heures !
Les symptômes décrits par la jeune fille exigeait un examen plus approfondi de cette patiente, jeune mais précise. Elle se plaint, ses amis en témoignent, de « maux de tête et de vomissements » ; manifestement, elle est mal en point, mais selon ces témoignages, « pas écoutée »…
« Les examens étaient strictement normaux », assure le chef de service qui, c’est la règle, défends son équipe. Il ajoute : « elle ne vomissait pas lors de son passage aux urgences »… L’enquête dira si l’interrogatoire du malade, qui est une des bases solides du diagnostic, a été sérieusement fait… Car il existe des types de vomissements qui signent une atteinte plus sérieuse
Abcès cérébral
Le 21 févier, retour de Léana à l’hôpital, et là, il est probable que les urgences n’ont pas du traîner. La jeune étudiante est admise en réanimation où elle décédera deux jours plus tard, victime d’une complication rarissime de l’otite : un abcès du cerveau qui va provoquer son décès.
Sa mère, à juste titre porte plainte, au moins pour comprendre.
Combien va t’il falloir de Léana pour que notre ministre de la santé frappe sur le bureau de son président avide de réformes ? Celle des hôpitaux est déjà vitale !
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Ne pas se tromper de conclusion
Même si cette histoire dramatique se conclue par un décès, il ne faut pas faire de l’otite une maladie grave, sauf dans certaines circonstances, en fonction d’où se situe l’infection.
Si c’est entre le tympan et l’extérieur de l’oreille, c’est ce que l’on appelle une otite externe. Pas de problème, elle guérit assez rapidement avec des médicaments simples, surtout faits pour calmer l’inflammation, donc la douleur.
En revanche, si c’est derrière le tympan, vers l’intérieur du crâne, il y a obstacle pour que l’écoulement dû à l’infection, s’évacue vers l’extérieur. C’est plus douloureux parce que l’épanchement appuie alors sur le tympan. Celui-ci peut d’ailleurs céder sous la pression, et il faut même parfois l’inciser pour calmer la douleur. Cette otite est plus difficile à traiter.
Sa complication en abcés cérébral est rare (1 cas pour 100 000) mais connue. En particulier l’abcès éléve la pression à l’intérieur du crane qui provoque un mal de tête, des vomissements et parfois des convulsions. Il est probable que c’est celles-ci qui ont provoqué la dernière hospitalisation de Léana, à moins que ce ne soit la survenue d’un coma, puisqu’elle était en état de mort cérébrale à son arrivée à l’hôpital.
La mortalité est de 20 à 40% et la survie avec des séquelles neurologiques dans la moitié des cas.
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