- Leader sur le marché de l’homéopathie, Boiron met en avant le sérieux de ses procédés de fabrication et son expertise.
- Un médecin généraliste qui pratique l’homéopathie défend cette thérapeutique dans la limite de son champ d’application, qui concerne les pathologies dites réversibles.
Sur le site du groupe Boiron à Canéjan en Gironde, 58 salariés s’activent pour livrer quotidiennement 1.600 pharmacies de la région en médicaments homéopathiques, sous forme de tubes de granules. Et lorsqu’on visite le laboratoire en compagnie de Françoise Pezet, directrice de l’établissement, l’accent est mis sur la rigueur des procédures de fabrication et sur la traçabilité des granules, alors qu'un vent de méfiance souffle sur les thérapies alternatives.
« Nous n’avons pas à être dans la réaction vis-à-vis de ce mouvement de défiance, estime Dominique Michaudon, chargé de la communication pour le groupe Boiron. Nous fabriquons nos produits dans un contexte réglementaire et nous constatons que de plus en plus de personnes prennent de l’homéopathie ».
Une thérapeutique complémentaire
Patrick Cabanné est médecin généraliste à Pessac et pratique l’homéopathie, après l’obtention d’un diplôme universitaire à Bordeaux, qui n’existe plus depuis 2009. Il enseigne également au sein du centre d’enseignement et de développement de l’homéopathie (CEDH) qui forme uniquement des médecins. Convié sur le site de Boiron, il explique qu’à son sens, la polémique concernant son efficacité tient à une méconnaissance de l’homéopathie. « Il y a des expériences sur des cellules et en clinique qui montrent que l’action de l’homéopathie est différente de celle du placebo, souligne-t-il. En fait, on a le même effet placebo que les autres médicaments ». Il veut dire par là que toute action de soin a un effet placebo sur le patient.
Il limite ses prescriptions d’homéopathie à ses champs d’application, c’est-à-dire le soin de pathologies réversibles ou les « soins de support », pour accompagner par exemple les effets secondaires de traitements lourds. « Notre interrogatoire du patient va un peu plus loin mais il rejoint l’interrogatoire classique d’un généraliste, on examine nos patients, contrairement à ce que disent nos détracteurs, et on prescrit des examens complémentaires si besoin, explicite Patrick Cabanné. Nous ne sommes pas des charlatans, nous avons la même formation qu’eux (les médecins détracteurs de l’homéopathie). »
L’efficacité de cette thérapeutique, il dit la mesurer au quotidien. « Pour les rhino-pharyngites à répétition, qui est un énorme motif de consultation des parents pour leurs enfants, cela permet d’éviter le passage aux antibiotiques ». Les traitements de fond proposés en homéopathie lui permettent de réduire nettement ses prescriptions d’antibiotiques. « J’ai dû en prescrire une vingtaine de fois dans l’hiver, j’ai alors estimé que les antibiotiques étaient nécessaires », souligne-t-il, plaidant pour une complémentarité de l’homéopathie et de l’allopathie.
Un processus de fabrication très encadré
Pour pénétrer dans la salle où sont réalisées les préparations magistrales, un médicament qui correspond à une prescription médicale individualisée, on doit s’équiper d’une blouse, d’une charlotte et de sur chausses pour éviter tout empoussièrement. Rien n'est laissé au hasard car pour le laboratoire la qualité finale du médicament dépend du respect du procédé, étape par étape.
« Boiron a émergé en 1932 à la demande des médecins généralistes car avant les pharmaciens les fabriquaient dans leurs arrière-boutiques et il y avait un problème de fiabilité, explique Françoise Pezet. On a développé un outil industriel qui permet de produire des médicaments sûrs et de haute qualité. » Depuis 1965, les produits homéopathiques sont reconnus comme des médicaments et inscrits à la pharmacopée. « l’agence française du médicament est notre organisme de tutelle et nous inspecte régulièrement », ajoute la directrice.
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