Développer une cirrhose du foie ou un cancer sans être alcoolique ? C’est possible. Les hépatologues appellent cela "la maladie du soda", ou Nash (acronyme anglais pour steato-hépatite non alcoolique).
Les spécialistes, réunis jusqu’à dimanche à Paris pour le congrès international du foie, alertent sur ce qu’ils qualifient de "fléau du siècle".
La maladie dont souffre Pierre Ménès
Comme son nom l’indique, cette maladie n’est pas causée par l’alcool. Elle est due à la malbouffe, le "trop sucré" et "le trop gras", couplée au manque d’activité physique. La Nash désigne une inflammation du foie, pétri de graisse. Selon Le Parisien, "on estime que 30% des Français ont un foie trop gras". 10% d’entre eux, soit 1 à 2 millions de personnes, sont au stade de la Nash. Comme Pierre Ménès.
L’an dernier, son livre "Deuxième mi-temps" avait fait découvrir au grand public cette maladie, causée chez lui par l’obésité, l’hypertension, et un diabète de type II mal maîtrisé. Le chroniqueur sportif doit la vie à une greffe du foie et du rein, comme il le raconte au Parisien.
"De façon générale, j’ai quand même eu beaucoup de mal à me remettre de ces mois, couché ou en fauteuil roulant. Je me suis tellement battu pour me remettre debout, faire cinq mètres, qu’avoir mes deux jambes sur un plateau télé a été un bonheur difficile à décrire"
Une maladie silencieuse, sans traitement
Parmi les problèmes que pose la Nash : "C’est une maladie silencieuse, tant qu’elle n’est pas grave, au pire on ressent un peu de fatigue", explique à 20Minutes Jean-François Mouney, président du Nash Education Program.
"Tous les problèmes débarquent en même temps. L’organe se détruit et agit comme un accélérateur d’autres maladies. Il n’y a pas vraiment de signe avant coureur. La seule chose à faire, c’est un test biologique chez son médecin : on regarde les enzymes hépatiques"
Si la recherche se penche de plus en plus sur cette maladie et que des essais thérapeutiques sont en cours, à ce jour, il n’existe pas de traitement. Et "si on continue, la France n’aura jamais assez de greffons pour sauver tout le monde", déplore Dominique Lannes, hépato-gastro-entérologue, auteur de "Nash, la maladie de la malbouffe" (Flammarion).
Pourquoi maintenant ?
La maladie ne date pas vraiment d’hier, mais pendant de nombreuses années les spécialistes sont passés à côté. "Longtemps, elle a été masquée parce que les gens avaient surtout des problèmes de diabète", selon Jean-François Mouney. Sans parler de la confusion entre cirrhose et alcool. Ainsi, lorsqu’il a été confronté à ses premiers cas, le docteur Dominique Lannes admet : "Je me suis dit, ils picolent, contrairement à ce qu’ils disent".
Puis, petit à petit, la Nash "est devenue plus évidente au fur et à mesure que l’épidémie d’obésité s’est développée dans tous les pays". D’autant que les malades sont de plus en plus jeunes. Les spécialistes alertent donc pour tenter d’endiguer le phénomène.
"Dans notre verre et notre assiette"
"Il y a peut-être des facteurs génétiques qui favorisent la survenue de cette maladie", reconnaît Jean-François Mouney. Mais pour le docteur Lannes, la Nash peut être évitée grâce à un sursaut collectif :
"Elle se transmet par notre verre et notre assiette, c’est donc nous qui choisissons. Il n’est jamais trop tard pour gagner des jours de vie"http://www.sudouest.fr/2018/04/14/connaissez-vous-la-nash-aussi-appelee-maladie-du-soda-4373421-4696.php
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