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Laisser mourir ou continuer le traitement: des cas retentissants

Comme le petit Alfie, le bébé britannique dont les parents ont annoncé la mort samedi, des malades en état végétatif ou semi-végétatif se sont trouvés ces quinze dernières années au coeur de batailles juridiques, en Europe ou aux Etats-Unis.

- Charlotte Wyatt -

Lors de sa naissance, à Portsmouth (sud de l'Angleterre) en octobre 2003 trois mois avant terme, Charlotte Wyatt pèse 450 grammes et mesure 13 centimètres.

Quelques mois plus tard, un premier arrêt cardiaque endommage son cerveau de manière irréversible. Dans un état végétatif le nourrisson quasi aveugle respire grâce à un respirateur artificiel.

Sa survie fait alors l'objet d'une intense bataille judiciaire, très médiatisée, entre les parents qui veulent obliger les médecins à maintenir leur fille en vie et le corps médical refusant par avance de réanimer la petite fille en cas de nouvel arrêt respiratoire.

Après plusieurs décisions contradictoires, les juges donnent finalement raison aux parents qui plaident le droit à la vie au nom de leurs convictions chrétiennes.

Leur fille, toujours en état quasi-végétatif, est aujourd'hui âgée de 14 ans.

- Terri Schiavo -

Aux Etats-Unis, Terri Schiavo, 41 ans, dans le coma depuis 15 ans, meurt de déshydratation le 31 mars 2005, après près de deux semaines sans alimentation. Son époux, Michael, a obtenu en justice qu'elle ne soit plus maintenue en vie, contrairement aux souhaits de ses parents. Leur bataille judiciaire, fortement médiatisée, durait depuis sept ans.

Terri Schiavo était dans un "état végétatif persistant" depuis un arrêt cardiaque en 1990, à l'âge de 26 ans. Après huit ans de coma, son mari avait demandé une première fois à la justice de suspendre l'alimentation de sa femme, ce à quoi ses parents, Bob et Mary Schindler, étaient farouchement opposés. Michael Schiavo a toujours eu gain de cause devant les tribunaux saisis du dossier.

Cette affaire a valu un désaveu au président George Bush, qui avait pris fait et cause pour le maintien en vie de Mme Schiavo.

- Eluana Englaro -

Sa mort, le 9 février 2009, fait d'Eluana, plongée dans état végétatif depuis 17 ans, le symbole de la lutte pour le droit à mourir dans une Italie déchirée par les questions relatives à la fin de vie.

A la demande de son père, Beppino Englaro, la cour de Cassation avait autorisé en décembre 2008, la fin de l'alimentation de la jeune femme qui, avant son accident de la circulation, avait exprimé son refus de tout acharnement thérapeutique.

La jeune italienne de 38 ans survivra trois jours seulement à l'interruption de l'alimentation et de l'hydratation artificielle, dénoncée comme un meurtre par l'Eglise catholique.

La police doit s'interposer entre des manifestants pro et anti euthanasie menaçant de s'affronter devant la clinique d'Udine (nord-est) où la jeune femme vient de mourir.

Quelques années plus tard, son histoire inspirera au cinéaste Marco Bellochio un film, "La belle au bois dormant", avec Isabelle Huppert.

- Vincent Lambert -

Le 10 avril 2013, le Centre hospitalier de Reims en France engage un "protocole de fin de vie" pour Vincent Lambert plongé dans un état végétatif sans espoir d'amélioration depuis un accident de la route en 2008.

Sa femme Rachel veut l'arrêt des traitements, Vincent ayant "clairement" indiqué, selon elle, son refus de tout acharnement thérapeutique.

Les parents s'opposent, eux, à toute forme d'euthanasie passive pour leur fils.

Après plusieurs épisodes judiciaires, le Conseil d'Etat français se prononce le 24 juin 2014 pour l'arrêt des soins. Un avis ensuite validé par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH)

Mais, depuis, le dossier reste enlisé avec des procédures judiciaires contradictoires à l'initiative des membres d'une famille qui se déchire.

- Charlie Gard -

Le 28 juillet 2017, à Londres, Charlie Gard, atteint d'une maladie génétique neurodégénérative, meurt à quelques jours de son premier anniversaire.

Ses parents, estimant qu'il est trop tard pour le sauver, ont finalement renoncé à s'opposer à l'arrêt de la ventilation artificielle décidé par les médecins, sans laquelle il ne peut respirer.

Ils avaient multiplié, en vain, les recours jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme.

Le couple avait mené parallèlement une campagne pour tenter de faire suivre à leur enfant un traitement expérimental à l'étranger, avec le soutien, entre autres, du pape François et de Donald Trump.

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