
Selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, les maladies neurologiques représentent la principale cause d'invalidité et la deuxième cause de décès dans le monde. Parmi ces maladies se trouve celle de Parkinson. Le nombre de cas de cette maladie a plus que doublé de 1990 à 2015. Les auteurs du BEH précisent que le nombre de patients traités de la maladie de Parkinson, fin 2015, était d'environ 160.000. On compte en moyenne 25.000 nouveaux cas de Parkinson par an. 17% des nouveaux cas étaient âgés de moins de 65 ans. Les scientifiques estiment que le nombre de patients atteints de Parkinson aura "augmenté de 56% en 2030 par rapport à 2015 avec une personne atteinte sur 120 parmi celles âgées de plus de 45 ans".
Une exposition importante des riverains
Marie Vidailhet explique que "si le rôle de l’exposition non-professionnelle aux pesticides était confirmé dans la maladie de Parkinson, la conclusion des auteurs est que "le nombre de cas de maladie de Parkinson attribuable aux pesticides pourrait être plus élevé que si seule l’exposition professionnelle était impliquée". Ces résultats justifient la surveillance de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs et la poursuite d’études sur le rôle de l’exposition non-professionnelle aux pesticides en population générale. Ils plaident également en faveur de la réduction de l’exposition aux pesticides des agriculteurs et des riverains des cultures, notamment viticoles."
La viticulture, grande consommatrice de pesticides
Avec ce rapport, l'objectif des scientifiques était double. Il s'agissait d'abord de quantifier l’excès de risque de maladie de Parkinson chez les agriculteurs français. Les auteurs voulaient également étudier la relation entre les différentes activités agricoles et l’incidence de la maladie de Parkinson dans les différentes régions françaises et "déterminer si les personnes vivant dans des zones présentant des activités agricoles fortement utilisatrices de pesticides ont un risque plus élevé de maladie de Parkinson, même lorsqu’elles n’exercent pas le métier d’agriculteur", expliquent les scientifiques dans le rapport.
Et les résultats confirment que l'incidence de la maladie de Parkinson pour la population augmente avec la proportion de la surface des terres consacrées à l'agriculture, en particulier lorsqu'il s'agit de viticulture. Celle-ci compte parmi les cultures les plus utilisatrices de pesticides. En France, en 2000, la viticulture représentait 3% de la surface agricole utile (Sau) et consommait 20% des tonnages des pesticides. "L'association la plus forte a été observée pour les cantons avec les proportions de terres agricoles dédiées à la viticulture les plus élevées, avec une incidence de la maladie plus élevée de 10% par rapport aux cantons sans viticulture", peut-on lire dans le rapport. Les analyses ont été effectuées à partir de 69.000 cas survenus en métropole sur la période 2010-2012.
Mais surtout, les résultats suggèrent que "l’exposition environnementale aux pesticides pourrait être associée à la maladie de Parkinson et que le nombre de cas de maladie de Parkinson attribuables aux pesticides pourrait être plus élevé que si seule l’exposition professionnelle était impliquée".
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