Près d'un adulte sur trois souffre d'hypertension, dont la moitié qui l'ignore, a indiqué mardi Santé publique France, qui déplore l'absence de progrès contre cette maladie.
Une tendance en hausse chez les femmes. Présentant une enquête menée entre 2014 et 2016 auprès de 2.169 Français de 18 à 74 ans, l'autorité sanitaire a indiqué que "la prévalence de l'hypertension artérielle était de 30,6%". Ce chiffre n'a pas bougé depuis dix ans en France. Or, en Europe, la tendance est à la baisse.
La fréquence de l'hypertension augmente avec l'âge, a ajouté Santé publique France. Elle est "plus élevée chez les hommes que chez les femmes (36,5% contre 25,2%)", mais chez ces dernières, l'évolution en dix ans inquiète. Chez les femmes âgées de 40 à 54 ans, le niveau de leur pression artérielle a augmenté, du fait de leur hygiène de vie. Docteure Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération française de cardiologie, constate "une progression très importante du tabagisme". "Ces femmes sont aussi de plus en plus sédentaires : 7 femmes sur 10 restent assises au moins cinq heures par jour", ajoute la spécialiste sur Europe 1.
Une maladie mal dépistée et peu traitée. Cette maladie chronique reste mal détectée puisque "seule une personne sur deux avait connaissance de son hypertension", et moins d'une sur deux (47,3%) prenait des médicaments. Le principal risque d'une hypertension non dépistée, ou non traitée, surtout chez les femmes de moins de 50 ans, c'est de faire un accident cardiovasculaire grave. Au micro d'Europe 1, Docteure Claire Mounier-Vehier s'inquiète que ces femmes sont aujourd'hui "moins traitées qu'avant". "On doit se traiter. Pour un adulte de 45 ans, ça va lui faire gagner quinze ans de vie supplémentaires", assure-t-elle.
Une "véritable maladie chronique". L'hypertension artérielle est "directement liée à 13% des décès annuels dans le monde", selon la Société française de cardiologie, qui la qualifie de "véritable maladie chronique" qui doit "être prise très au sérieux". Celle-ci recommande de se faire prendre la tension par un médecin "au moins une fois par an à partir de 40 ans". Si la pression artérielle systolique est supérieure ou égale à 140, ou la pression artérielle diastolique à 90, il y a hypertension.
Pas d'amélioration dans le dépistage. En comparant les données de 2014-2016 avec d'autres recueillies dix ans plus tôt, Santé publique France a constaté que l'hypertension n'était pas mieux détectée ni soignée. "Aucune amélioration du dépistage et de la prise en charge de l'hypertension n'a pu être mise en évidence. Chez les femmes, la prise en charge thérapeutique s'est même dégradée sur la période", a déploré l'autorité sanitaire. "Il est primordial de poursuivre les efforts de prévention en matière d'activité physique et de nutrition, principaux déterminants de l'hypertension", a-t-elle ajouté.
Des facteurs de risque. Le tabagisme, une alimentation déséquilibrée, une vie sédentaire, le surpoids et le stress sont des facteurs de risque d'hypertension, qui peut ainsi être due à de multiples facteurs. Parmi ces derniers, on trouve l'hérédité, certaines maladies, certains déséquilibres hormonaux, ou encore la prise de certains traitements.
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