La République démocratique du Congo «fait face à une nouvelle épidémie de maladie à virus Ebola», qui a déjà tué 17 personnes. Des équipes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de Médecins sans frontières se sont rendues sur place.
Une nouvelle épidémie d'Ebola frappe la République Démocratique du Congo (RDC). Le ministère congolais de la Santé a expliqué mardi, que la maladie a déjà tué 17 personnes dans l'Équateur, une vaste province au nord-ouest du pays. «Vingt-et-un cas de fièvre avec des signes hémorragiques et 17 décès», soit un taux de létalité de 80 %, ont été notifiés au ministère de la Santé le 3 mai, explique le gouvernement qui ne précise cependant pas la date du déclenchement de l'épidémie.
«Le plan de riposte», approuvé par les autorités, a été mis en place. Une équipe du ministère de la Santé, appuyée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et par Médecins sans frontières, s'est rendue sur place dans la ville de Bikoro, près de l'épicentre de l'épidémie. Les cas les plus nombreux se trouvent à Ikoko Impenge, un village en zone de forêt équatoriale, frontalière du Congo-Brazzaville, et situé à environ 600 km au nord-ouest de Kinshasa, assez difficile d'accès. Les informations sur cette résurgence du virus sont pour l'instant très limitées.
«Notre principale priorité est d'atteindre Bikoro pour travailler avec le gouvernement de la République démocratique du Congo et les partenaires pour réduire les pertes en vies humaines et les souffrances en lien avec cette nouvelle épidémie d'Ebola», a déclaré le docteur Peter Salama, directeur général adjoint de l'OMS dans un communiqué.
L'alerte a été donnée après que cinq échantillons prélevés chez les cas suspects ont été analysés à l'Institut national de recherches biologiques (INRB) de Kinshasa le 6 mai. Deux se sont révélés positifs. Les premiers tests montrent qu'il s'agit de la souche «Zaïre» de la fièvre hémorragique, l'une des plus grave. L'OMS indique qu'elle veut «rassembler d'autres échantillons» et sensibiliser les populations «avec des messages de prévention et de contrôle», selon son directeur pour l'Afrique, Dr Matshidiso Moeti.
Aucune disposition officielle n'est prise
Il y a urgence: Ebola se transmet par contact physique avec des liquides corporels infectés, notamment le sang. Le gibier est aussi considéré comme un vecteur potentiel. «Nous ne sommes pas informés. Nous ignorons tout de cette déclaration de l'épidémie d'Ebola dans notre zone. Les gens vivent normalement. Il n'y a aucune disposition prise pour éviter la propagation de la maladie. Ce matin, les marchés ont ouvert, du gibier frais est vendu comme s'il n'y avait aucun danger», a affirmé à l'AFP un habitant de Bikoro. «Officiellement, aucune disposition n'est prise» a confirmé un représentant de la société civile dans la capitale provinciale Mbandaka, Fabien Mongunza.
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La RDC est le berceau d'Ebola, baptisé du nom d'une rivière du nord-est du pays où le virus a été identifié en 1976. Le Congo a depuis lors été touché neuf fois. La dernière crise remonte en 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement 4 morts. Elle avait touché un lieu très reculé, comme le plus souvent au Congo, ce qui explique en grande partie ce bilan limité.
L'explosion la plus spectaculaire d'Ebola avait au contraire atteint des régions très peuplées de l'Afrique de l'ouest, à cheval sur la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Cette première attaque hors du Congo avait officiellement causé la mort de 11.300 personnes, sur quelque 29.000 cas.
Les retards de l'OMS à prendre en compte l'extrême gravité de cette épidémie avaient été vivement critiqués. Cette fois l'organisation a déjà assuré avoir débloqué «un million de dollars».
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