L'Association française des malades de la thyroïde a appelé aujourd'hui la Justice à examiner le rôle que pourraient avoir selon elle des nanoparticules de métal dans les effets secondaires du médicament Levothyrox. Présentes dans la nouvelle formule controversée de ce médicament, ces nanoparticules n'étaient pas dans l'ancienne, a affirmé un médecin qui a mené des analyses au profit de l'AFMT, Jacques Guillet.
"On met en évidence des nanoparticules avec des alliages fer-chrome, chrome-nickel, fer-chrome-silicium, ferrochrome-aluminium, alors que dans l'ancienne formule il y avait seulement quelques débris d'acier", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Paris en présence de l'actrice Anny Duperey. Ce spécialiste de médecine nucléaire a précisé avoir passé sous son microscope et à la spectrométrie "plusieurs dizaines de comprimés" de Levothyrox nouvelle formule et ancienne formule (aujourd'hui appelée Euthyrox).
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Pour des raisons toujours inconnues, le changement de formule en 2017 du Levothyrox, traitement contre l'hypothyroïdie, a provoqué une vague d'effets secondaires (fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires et chute de cheveux). Selon les autorités sanitaires, un demi-million de malades en France, sur quelque trois millions, avaient abandonné ce médicament fin 2017.
Environ 1200 d'entre eux ont porté plainte contre le fabricant, Merck. L'avocate de l'AFMT, Marie-Odile Bertella-Geffroy, a annoncé qu'elle transmettrait ces analyses à la juge d'instruction de Marseille enquêtant sur des faits de tromperie aggravée, blessure involontaire et mise en danger d'autrui. Le laboratoire Merck a rejeté toute faute. "Qu'il s'agisse de l'ancienne comme la nouvelle formule, nous rappelons que l'analyse de l'ensemble des métaux lourds a été réalisée conformément à la réglementation en vigueur, et nous réaffirmons que tous ces contrôles se sont révélés conformes aux spécifications", a souligné le groupe dans un communiqué.
Le Dr Guillet a estimé que ce communiqué ne répondait pas aux interrogations. "Il n'y a aucune spécification sur ces métaux dans les textes réglementaires", a-t-il relevé. "Pour nous il ne s'agit pas d'affoler les gens. Des nanoparticules, on en inhale bien plus en marchant dans les rues de Paris. Et on n'a pas mis là en évidence de lien de cause à effet", a par ailleurs expliqué le médecin.
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