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Maladie de Lyme : hausse des malades en 2016 et des tests reconnus peu fiables

Le nombre de personnes souffrant de la maladie de Lyme a augmenté en 2016, d'après un bulletin épidémiologique de l'agence sanitaire Santé Publique France publié le 19 juin 2018, pour qui la cause réside probablement dans la forte médiatisation de la pathologie cette année-là. L'agence appuie également les limites des tests de diagnostic jusqu'à présent recommandés et faisant l'objet d'un âpre débat.

LYME. Transmise par les tiques porteuses de la bactérie Borrelia, cette infection (aussi appelée borreliose de Lyme) est responsable de problèmes cutanés, neurologiques, articulaires et — exceptionnellement — cardiaques et oculaires. Sa manifestation clinique la plus fréquente est l'érythème migrant (premier signe de la maladie formant un anneau rouge autour de la piqûre), qui peut disparaître même sans traitement antibiotique. Après une piqûre de tique infectante, seules 5% des personnes développeront la maladie.

Une augmentation de l'incidence de la maladie en 2016

Depuis 2009, l'incidence de la maladie de Lyme en médecine générale en France était "stable" avec 55 cas pour 100.000 habitants. Cependant, cette incidence a augmenté pour atteindre 84 cas pour 100.000 habitants, principalement dans l'est et le centre de la France. Les tiques requièrent en effet un niveau d'humidité supérieur à 80% pour être actives et auraient donc "une activité moindre dans les régions françaises les plus sèches", sur la côte méditerranéenne par exemple. Cette augmentation "reflète probablement la médiatisation croissante de la maladie auprès du grand public et des professionnels de santé, permettant une meilleure reconnaissance" de la maladie par les patients et les médecins. Les individus de 60-70 ans sont les plus concernés par cette augmentation, "interprétée comme la conséquence d'une pratique plus fréquente de la randonnée pédestre par les jeunes retraités". Ces chiffres ne concernent que la médecine générale et pourraient donc être sous-estimés car ils n'incluent pas les patients qui ne consultent pas, ni ceux qui se rendent directement chez un spécialiste.

PAS PLUS D'HOSPITALISES. L'augmentation d'incidence observée en médecine générale en 2016 n'a pas été observée en milieu hospitalier. Selon Santé Publique France, cela pourrait s'expliquer par une meilleure sensibilisation de la population menant à une meilleure détection des cas, et donc à une prise en charge plus précoce et efficace. "En effet, un traitement précoce par antibiothérapie (…) évite la progression vers des formes disséminées", expliquent les auteurs.

Les limites des tests diagnostiques

Deux tests sont pour l'instant recommandés pour diagnostiquer la maladie de Lyme. Le premier est le test ELISA, capable d'identifier les anticorps anti-Borrelia, que l'organisme ne développe que s'il a été en contact avec la bactérie. S'ils sont présents, le test est positif pour la maladie. Quant au second test, le Western Blot, il a pour fonction de préciser le premier pour éviter les faux positifs. Problème : au stade d'infection initiale (érythème migrant), les anticorps ne sont présents que dans 50% des cas. De plus, les anticorps peuvent également être présents à cause d'une ancienne infection depuis guérie. "Ceci est particulièrement vrai pour les personnes fréquemment exposées aux tiques à titre professionnel (forestiers) ou lors des loisirs (randonneurs)", d'après l'agence sanitaire. Ainsi, les tests peuvent générer à la fois des faux positifs et des faux négatifs, ne permettent de confirmer le diagnostic avec certitude ni dans un sens, ni dans l'autre. "Le diagnostic de la borréliose de Lyme ne repose pas uniquement sur des résultats de sérologie, mais bien sur un faisceau d'arguments cliniques, épidémiologiques et biologiques", explique Santé Publique France. Quant aux tests alternatifs qui ont pu être proposés, l'agence sanitaire les juge "insuffisamment évalués" et de "performances médiocres". "Leur manque de spécificité n'est pas éthiquement acceptable en biologie médicale", ajoute-t-elle.

EXCLU. D'après les informations de Sciences et Avenir, la Haute Autorité de Santé (HAS) aurait mis à jour les très attendues recommandations pour la prise en charge de la maladie de Lyme, de sorte que les tests Elisa et Western Blot ne soient que “recommandés”. Une façon de relativiser leur importance s'ils s'avèrent négatifs, permettant au malade de tout de même bénéficier d'une prise en charge complète. Lire notre enquête complète.

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https://www.sciencesetavenir.fr/sante/maladie-de-lyme-hausse-des-malades-en-2016-et-des-tests-reconnus-peu-fiables_125111

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