
- Utilisé comme contraceptif, traitement contre l’acné ou contre l’hirsutisme, l’Androcur présente des risques importants pour la santé en cas d’utilisation prolongée.
- L'ANSM met en place un numéro vert pour informer les patientes.
Après les chiffres, les actions. L'ANSM a dévoilé fin août une étude inquiétante qui dévoile que l'Androcur, médicament prescrit pour combattre une pilosité excessive ou l’endométriose, peut multiplier jusqu’à 20 la probabilité de certaines tumeurs chez les femmes traitées longtemps et à hautes doses. L’agence a lancé ce jeudi une information aux généralistes et propose pour toutes les patientes inquiètes un numéro vert.
Un numéro vert
En effet, afin de répondre à toutes les questions des patientes et de leur entourage, l’ANSM a mis en place un numéro gratuit, joignable du lundi au vendredi de 9h à 19h : le 08.05.04.01.10.
#Androcur et risque de méningiome: Mise en place d’un numéro vert pour répondre aux interrogations des patients ou de leur entourage
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— ANSM (@ansm) September 20, 2018
Pour éviter la panique alors que les scandales sanitaires se sont multipliés ces dernières années concernant les contraceptifs : après les pilules de 3e générations, le stérilet Mirena, voilà maintenant l’Androcur… « A ce jour, il n’est pas prévu de s’adresser directement aux patientes, comme ça a été fait pour la Dépakine ou le Médiator », précise l’ANSM.
#ANSM travaille pour mettre en place des mesures de prévention et de réductions des risques #Androcur#ptitdejANSM pic.twitter.com/vmzMADS9Xq
— ANSM (@ansm) September 11, 2018
Risque multiplié par 20 au bout de cinq ans
Les risques de développer un méningiome à cause de ce médicament étaient déjà identifiés : « ce risque est mentionné sur la notice depuis 2011 », rappelle l’endocrinologue Jean-Michel Race, de l’ANSM. Mais cette étude, menée par l’ANSM et l’Assurance maladie, insiste sur l’ampleur. « Le risque augmente à la fois avec la posologie et la durée, il est multiplié par 7 au bout de six mois, par 20 au bout de cinq ans »», reprend l’endocrinologue. Pas non plus question d’inquiéter outre mesure : le méningiome est une tumeur bénigne de l’enveloppe du cerveau.
A quoi sert l’acétate de cyprotérone, contenu dans l’Androcur et ses dérivés ? Normalement à combattre une pilosité excessive ou l’endométriose. Mais certaines patientes ont pris ou prennent ce traitement progestatif pour de l’acné, une légère pilosité… ou plus simplement comme contraceptif. « Il y a clairement un problème de prescription hors Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) », regrette le Pr Race.
Et pour Diane 35 ?
Qui précise une donnée importante : «Diane 35 contient 2 mg d’acétate de cyprotérone, soit 25 fois moins qu’Androcur ». Est-ce à dire que cette pilule n’est pas dangereuse ? « On ne peut ni incriminer, ni disculper Diane 35, répond le Pr Race. Nous ne pouvons pas mener d’étude précise car ce médicament n’est plus remboursé or nos enquêtes se basent sur les remontées de la Sécu ».
Poursuite des recherches
Après une première réunion fin août, l’ANSM va organiser à nouveau un comité pluridisciplinaire d’experts indépendants (CSST) le 1er octobre, afin d’émettre des recommandations à destination des professionnels de santé.
Et sans attendre, l’agence a adressé dès ce jeudi un courrier aux professionnels de santé afin de leur préciser la conduite à tenir. «Il faut surtout que les patientes retournent consulter pour discuter avec leur médecin des solutions : d’autres médicaments ont un effet sur la pilosité, même s’il est moindre », avance le Pr Race. Et il est beaucoup plus simple de prescrire une pilule que de l’Androcur comme moyen contraceptif. »
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