
Une femme atteinte d’un cancer du sein non diagnostiqué de son vivant a transmis sa tumeur à quatre patients ayant reçu ses organes. Un cas rarissime.
Sa maladie était invisible. Une femme de 53 ans était atteinte d’un cancer du sein passé à travers le filet d’une série d’examens. En 2007, elle décède d’un accident vasculaire cérébral. Son dossier médical - favorable au don de ses organes - est validé et le feu vert est donné par les médecins pour les prélever. Au mois d’avril de la même année, son cœur, ses poumons, ses reins et son foie sont transplantés à cinq patients en attente d’une greffe. Parmi eux, quatre ont par la suite développé un cancer du sein (dont un homme), et trois en sont décédés. La cinquième patiente, celle ayant été greffée du cœur est, elle, décédée d’une septicémie 5 mois après la greffe, un drame qui n’est pas lié au cancer de la donneuse d’organe. Ce drame médical, décrit dans la revue American Journal of Transplantation , est survenu dans un pays d’Europe, non précisé dans la publication.
Le premier décès concerne une femme de 42 ans qui, deux ans après avoir été greffée des deux poumons, a développé des métastases dans les poumons et les os. Les quatre autres receveurs et leurs médecins sont alors alertés, et des examens entrepris. Mais ceux-ci ne révèlent aucune anomalie. Cependant, trois ans plus tard, une femme de 62 ans transplantée du rein gauche décède. Son décès sera suivi par celui d’une patiente de 59 ans qui avait reçu le foie de la donneuse.
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Un seul survivant
Le seul survivant est aussi le seul homme transplanté. Alors qu’il est âgé de 32 ans, il reçoit le rein droit de la donneuse. En 2011, une biopsie révèle la présence de tumeurs dans son nouvel organe. Les médecins pratiquent alors l’ablation du rein concerné, mais des métastases ont eu le temps de se disséminer dans les poumons et les ganglions lymphatiques. Après un an de traitement par chimiothérapie, les tumeurs finissent par régresser et, pour l’heure, le patient se porte bien.
Les quatre patientes décédées ont bien contracté le même cancer, transmis par la donneuse, comme l’a confirmé un test ADN. Un cas «extraordinaire», selon les médecins. Le risque de transmission d’une tumeur lors d’un don d’organes est en effet rarissime, de l’ordre de 0,01% à 0,05%, rappellent-ils. En règle générale, les examens médicaux auxquels sont soumis les donneurs sont efficaces pour détecter d’éventuelles anomalies.
Comment le cancer a-t-il pu être transmis alors que la donneuse ne montrait aucun signe de tumeur maligne? «L’une de nos hypothèses est que la donneuse avait un cancer du sein avec des métastases ou des micrométastases dans chacun des organes transplantés», expliquent les chercheurs. «Ceux-ci ont pu progresser après la transplantation sous l’influence des traitements immunosuppresseurs». En freinant l’action du système immunitaire, ces traitements ont pu permettre au cancer de se développer. Seconde hypothèse: la période où les organes ont été privés de sang et d’oxygène, après le décès de la donneuse, aurait pu stimuler la croissance des cellules cancéreuses.
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