Plusieurs dizaines de cas de cryptosporidiose ont été diagnostiqués, depuis le début du mois d’octobre, en Provence-Alpes-Côte D’Azur et plus particulièrement dans l’ouest du département des Alpes-Maritimes. L’Agence régionale de santé prend cette épidémie très au sérieux et soupçonne une contamination de l’eau du robinet.
C’est « pire qu’une bonne tourista » racontent certaines personnes touchées. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est frappée par une épidémie de cryptosporidiose depuis le début du mois d’octobre. Plusieurs dizaines de cas ont été diagnostiqués, essentiellement dans l’ouest du département des Alpes-Maritimes. Près de 80 personnes seraient « porteuses » de la maladie, calculait, jeudi 21 novembre, France Bleu Azur. Quelle est cette pathologie ? Quels sont ses symptômes ? D’où vient-elle ? Ouest-France fait le point.
C’est quoi la cryptosporidiose ?
Il s’agit d’une infection du tube digestif. Elle est due à un parasite appelé le « cryptosporidium ». Celui-ci est présent naturellement dans l’environnement : « Les taux d’infection varient de 0,6 à 2 % dans les pays industrialisés », indique l’Agence régionale de santé (ARS) en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Il s’agit d’un parasite mal connu chez l’homme jusque dans les années 80, complète le professeur Pierre Marty, chef du service de parasitologie du CHU de Nice, interrogé dans le journal Var-Matin. Les vétérinaires en revanche le connaissent bien parce qu’il est responsable de diarrhées chez les chevreaux et les veaux. »
Comment l’attrape-t-on ?
« La contamination de l’homme se fait soit par contact direct avec un animal ou un humain porteur du parasite présent dans les selles, soit de façon indirecte par consommation d’eau ou d’aliments contaminés », renseigne l’ARS. Le germe est « très transmissible », ajoute-t-elle, insistant sur l’importance du lavage des mains et de l’utilisation de gel hydroalcoolique chez ceux en contact avec des personnes malades et chez les personnes malades elles-mêmes.
Quels sont les symptômes et les effets sur la santé ?
C’est une maladie « généralement bénigne », prévient l’ARS. Le principal symptôme est une diarrhée, avec parfois des vomissements, des fortes douleurs abdominales, de la fatigue et une légère fièvre. La durée d’incubation, entre la contamination et l’apparition des symptômes est en moyenne d’une semaine. « L’infection peut aussi être asymptomatique », c’est-à-dire dépourvue de symptômes, précise l’ARS.
« Pour une personne en bonne santé, l’évolution vers la guérison se fait spontanément (parfois les symptômes peuvent durer quelques semaines), cependant l’infection peut être plus sévère chez une personne immunodéprimée, ce qui nécessite une prise en charge médicale », poursuit l’Agence régionale de santé. Jeudi, elle n’avait relevé « aucun facteur d’aggravation ni aucune hospitalisation ».
Il n’existe pas encore de véritables remèdes contre cette infection passagère. « Les moyens thérapeutiques sont actuellement très limités et dans certains cas inefficaces pour éliminer ce parasite », note l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) qui fait savoir qu’elle étudie des « pistes thérapeutiques ».
Comment expliquer cette concentration de cas ?
L’ARS soupçonne une contamination localisée à Grasse, la quatrième ville du département en termes de population, avec 50 000 habitants. L’attention est plus particulièrement portée sur le secteur alimenté en eau par le canal du Foulon, « qui aurait pu être contaminé à la suite de fortes précipitations ». C’est aussi dans cette commune que les investigations menées ont révélé une contamination dans un « seul et unique point du réseau », sur de l’eau ayant stagné dans une borne incendie. Des résultats d’analyse sont encore attendus « dans les prochains jours », écrivait l’ARS jeudi.
Dans cette situation, les autorités sanitaires ont décidé d’appliquer deux mesures : réaliser une purge de tous les réseaux d’eau concernés pendant la nuit ; modifier l’alimentation en eau des communes de Grasse, Châteauneuf de Grasse, Mouans-Sartoux, Opio, Roquefort-les-Pins, le Rouret et Valbonne afin de réduire au maximum l’arrivée d’eau du canal du Foulon.
Peut-on boire l’eau du robinet dans le secteur concerné ?
Comme l’enquête de l’ARS et de Santé publique France est toujours en cours, plusieurs consignes ont été diffusées. Jusqu’à nouvel ordre, il est conseillé à la population du secteur concerné de faire bouillir l’eau du robinet pendant deux minutes avant de la consommer, que ce soit pour la boire ou pour préparer des aliments. Il est aussi plus prudent de préparer les biberons des jeunes enfants avec de l’eau en bouteille. En revanche, l’eau du robinet peut toujours être utilisée pour la cuisson des aliments, la douche et les usages ménagers comme la vaisselle, souligne l’Agence régionale de santé.
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