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Boîtes de nuit : la fin d'une époque - LaDepeche.fr

l'essentiel Il ne reste que 1 500 boîtes de nuit en France. Les discothèques de campagne sont particulièrement touchées. En cause : la sécurité routière, les charges contraignantes et les habitudes de la nouvelle génération.

Les boîtes de nuit de campagne ont la gueule de bois. Partout, les Macumba, les Rétro, les Calypso et les Acapulco ont décroché leurs enseignes à néons. Le 14 décembre dernier, c’est l’emblématique "Kes West", la plus grosse discothèque située au nord de Paris, près de Béthune dans le Pas-de-Calais, qui baissait le rideau. Les 5 600 m² du site et ses huit salles d’ambiance se sont vidés, faute de clientèle. Le 1er janvier 2018, le Pacha, tirait sa révérence à Pessac. Une institution des nuits bordelaises pendant quarante-trois ans.

Autre coup de massue : l’annonce de la fermeture de la Clé des chants dans l’Ain en juillet 2019. Celle qui a souvent été présentée comme la plus grande discothèque de France n’a pas survécu non plus.

Isolés à la périphérie des grandes villes, souvent jugés "has-been" par la nouvelle génération, les établissements de nuit n’attirent plus. Depuis les années "80", près de deux tiers des discothèques ont disparu. Elles étaient 4 000, elles ne sont désormais plus que 1 500 selon une étude de la Sacem réalisée en 2014. Entre 2008 et 2010, pas moins de 800 discothèques ont mis la clé sous la porte.

Comment expliquer que le monde de la nuit version boule à facettes soit en déclin ? Sûrement d’abord par une réglementation contraignante. Le niveau sonore a diminué en 2017 et obligation a été faite aux discothèques d’obtenir un certificat d’isolation acoustique. L’interdiction de fumer et la création de fumoirs pas très conviviaux n’ont rien arrangé. Ajoutons encore la mise aux normes de sécurité, les nuisances dénoncées par le voisinage, et surtout les contrôles routiers qui dissuadent les clients.

Festivals, concerts et soirées à la maison

"Il faut rappeler que jusqu’en 2009, les boîtes de nuit devaient obtenir une dérogation de nuit auprès de la préfecture pour pouvoir rester ouvertes plus longtemps. Ces autorisations étaient accordées au cas par cas, de façon aléatoire, précaires et facilement révocables, ce qui a fragilisé le système", explique Patrick Malvaes, le président du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs.

"Les fermetures administratives prononcées par les préfectures, souvent de façon arbitraire d’après les rapports de police, ont précipité mort des discothèques", ajoute-t-il.

Les professionnels du secteur dénoncent aussi des charges de plus en plus lourdes, notamment la contribution à la Sacem (qui peut représenter jusqu’à 35 % du chiffre d’affaires) et une augmentation du prix de la licence de débit de boissons. Sans compter que de plus en plus d’établissements proposent l’entrée gratuite pour rester attractifs face à la concurrence.

La concurrence ? La génération Netflix-Tinder préfère sortir en centre-ville. D’une part, pour éviter de prendre le risque de se faire contrôler au volant. D’autre part, parce que de nouvelles pratiques festives sont apparues, comme le "binge drinking" : boire vite pour être ivre plus rapidement. Oubliée la bouteille de whisky qu’on consomme à l’espace VIP toute la soirée…

La génération Z privilégie les soirées alcoolisées à la maison ou les concerts, car le rapport à la musique a aussi évolué. Il est loin le temps des 45 tours passés sous la boule disco.

"Les jeunes se désintéressent des boîtes de campagne mais n’hésitent plus à passer la frontière pour aller assister à des festivals de musique car ils naissent avec la musique dans l’oreille et recherchent un style musical qui leur plaît", commente Patrick Malvaes. Il reconnaît que les établissements de nuit ne se sont pas toujours adaptés aux nouvelles évolutions de la technologie. Face à ces mutations, les gérants doivent trouver un nouveau modèle économique.

De plus en plus d’établissements ont recours aux listes. D’autres ne proposent qu’un nombre limité de places à prix réduit. Autre technique plus répandue : offrir l’entrée aux filles toute la nuit ou jusqu’à 1 heure du matin.

Enfin, certaines discothèques ont choisi de vendre des snacks toute la nuit comme le High club à Nice pour s’assurer une rentrée d’argent complémentaire. Tous les moyens sont bons pour relancer la fièvre du samedi soir.

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