Depuis le début du mois de mai, le moustique tigre est implanté presque partout en France. Vecteur de maladies graves, comme la dengue, le chikungunya et la maladie à virus Zika, il constitue un véritable fléau de l’été.
De petite taille, noir et blanc, il est présent dans une soixantaine de départements. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail) vient de lancer une campagne contre cet insecte invasif. Elle invite même à signaler sa présence via le site signalement-moustique.anses.fr. Et pour ce faire, il est recommandé de le photographier.
À quoi ressemble-t-il ?
Il n’est pas évident d’identifier un moustique tigre. Selon un sondage Ifop relayé par Vigilance-Moustiques, le premier site d’informations sur le moustique, 43 % des habitants des départements les plus concernés par la propagation du moustique tigre ne savent pas le reconnaître. Or, son identification est un enjeu sanitaire important au regard des maladies qu’il peut transmettre à l’homme et de son extension rapide sur le territoire.
Ces dernières semaines, Vigilance-Moustiques a reçu de nombreux signalements. La plupart du temps, les gens sont persuadés d’avoir vu un moustique tigre dès lors que ce moustique en question possède des rayures. « Or, plusieurs espèces de moustiques ou de moucherons piqueurs peuvent également avoir des rayures. Il convient ainsi de bien savoir différencier un moustique tigre, potentiellement vecteur de maladies, d’un moustique commun », rappelle le site spécialisé. C’est pour cette raison qu’il donne quelques éléments clés pour mieux identifier le moustique tigre, l’Aedes albopictus de son nom scientifique.
Tous les moustiques sont plus petits qu’une pièce de 20 centimes, ils ont six longues pattes, une trompe en forme de seringue, des antennes et évidemment, deux ailes.
Mais le moustique tigre, lui, mesure en moyenne 0,5 cm, son abdomen et ses pattes sont rayées noir et blanc, de façon très contrastée. Il possède une ligne blanche sur la partie haute du thorax. Il est surtout actif au lever du jour et au crépuscule. Son vol est très lent et silencieux. Il est peu mobile ce qui le rend facile à écraser.
Quant à sa piqûre, elle est plus douloureuse que celle du moustique commun et peut provoquer des boutons semblables à des cloques.
200 œufs tous les 12 jours
Le moustique tigre est un moustique urbain qui se déplace peu : il vit dans un rayon de 150 mètres : le moustique qui vous pique est donc né dans votre quartier !
Ce moustique a une durée de vie moyenne d’environ un mois, et les femelles peuvent pondre environ 200 œufs tous les 12 jours.
Comment éviter sa prolifération ?
Il existe quelques précieuses techniques pour éviter sa prolifération et les piqûres. L’ARS (Agence régionale de santé) donne sur son site quelques conseils pour se protéger de ce moustique potentiellement dangereux. Il est notamment conseillé de bien entretenir son jardin, afin de limiter sa prolifération dans notre environnement proche. L’ARS vous conseille de débroussailler, de tailler les hautes herbes, les haies, d’élaguer les arbres et de ramasser les déchets végétaux autant que possible.
Il faut également être très vigilant à ne pas laisser d’eau stagner, dans les encombrants par exemple, ce qui pourrait constituer un environnement très favorable à la ponte du moustique tigre. Il est conseillé à ceux qui ont des piscines ou des réservoirs d’eau de les couvrir.
Comment éviter les piqûres ?
Afin de se protéger des piqûres, vêtements longs et moustiquaires sont de rigueur. L’ARS recommande également d’allumer la climatisation ou déclencher des ventilateurs si possible car les moustiques fuient les endroits frais.
Vous pouvez aussi opter pour des répulsifs à mettre sur les vêtements et les moustiquaires, ou à même la peau ; ou encore pour des produits insecticides à vaporiser ou diffuser.
D’où vient ce moustique ?
Le moustique tigre est un insecte venu d’Asie, à la faveur des importations de… pneus et de plantes en Europe. Observé d’abord en Italie, il a été identifié en France pour la première fois en 2004 dans la région Rhône-Alpes.
Seize ans plus tard, Aedes albopictus est présent dans 58 départements métropolitains sur 96. Et le risque d’implantation est désormais considéré comme national : aucun département n’est plus à l’abri. On le rappelle, ce petit diptère inquiète parce qu’il est susceptible de transmettre des maladies, en véhiculant le virus Zika ou ceux du chikungunya et de la dengue (mais pas le coronavirus !).
En 2020, aucun cas autochtone n’a encore été observé, mais en 2019 des cas de fièvre Zika et de dengue ont été contractés en métropole, laissant craindre que ces maladies, typiquement tropicales, puissent s’y multiplier à l’avenir. Ce terme de « cas autochtone » signifie que la maladie a été contractée sur le territoire où elle s’est déclarée, contrairement aux cas « importés », où la maladie a été rapportée de voyage. La distinction est cruciale car une infection autochtone signifie que le virus circule sur le territoire, nous rappelait récemment le virologue, Yannick Simonin évoquant la crainte d’autres virus dangereux après le Covid-19. D’où l’importance, soulignait-il, de bien surveiller le moustique tigre.
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