L’annonce de Vladimir Poutine, mardi 11 août, de la mise au point d’un vaccin contre le coronavirus a aussitôt suscité des réserves voire des inquiétudes chez des experts scientifiques interrogés par l’agence Reuters. Cette annonce confirme que la course mondiale au vaccin est bel et bien lancée. Alors que l’épidémie a déjà causé la mort de plus de 730 000 personnes dans le monde, l’immunisation de la population contre le SARS-CoV-2 semble être l’une des seules portes de sortie à la crise.
A ce jour, on dénombre quelque deux cents vaccins candidats. « Certains gouvernements ont déjà acquis ou réservé des vaccins qui pourraient être administrés dès la fin de l’année », explique Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’Inserm, ancienne directrice générale à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préside le nouveau « comité vaccin Covid-19 », lequel a rendu un avis sur le sujet il y a un mois. « Il est impératif de se donner le temps nécessaire à une évaluation rigoureuse, tant de l’efficacité que de la sécurité des candidats-vaccins avant leur utilisation à grande échelle », précisait cet avis. Le développement d’un vaccin obéit en effet à des règles très rigoureuses.
Comment fonctionnent les candidats-vaccins contre le Covid-19 ?
« A ce stade, insiste Marie-Paule Kieny, nous savons peu de chose sur l’objectif des candidats-vaccins : protéger de l’infection ou diminuer la sévérité de la maladie. » La quasi-totalité des candidats-vaccins ciblent la protéine Spike, la clé qui permet au SARS-CoV-2 d’entrer dans les cellules. Schématiquement, cet antigène est présenté au système immunitaire pour obliger ce dernier à contre-attaquer grâce à différents mécanismes de défense. Cette réponse à une attaque fictive doit permettre à l’organisme de se protéger lors de sa première « vraie » rencontre avec le virus.
Quelles sont les différentes étapes pour mettre au point un vaccin ?
Une fois un candidat-vaccin développé, il doit passer par plusieurs étapes, avec en premier lieu les essais précliniques (sur des animaux). « C’est une étape indispensable pour sélectionner les meilleurs candidats et éviter d’administrer à des humains des vaccins inefficaces ou qui seraient trop inflammatoires. Ces essais peuvent souvent donner d’excellents résultats chez l’animal, mais pas forcément ensuite chez l’être humain », précise le site Infovac.
Ensuite, les essais cliniques chez l’homme sont menés en quatre phases. Ceux de phase 1 se déroulent en général sur quelques dizaines de personnes. Ils sont destinés à observer les éventuels effets secondaires très fréquents (en comparant avec un placebo ou un vaccin connu). Ils permettent aussi de déterminer la meilleure dose à inoculer, en mesurant les anticorps produits par les volontaires sains, précise toujours le site Infovac. « Des effets secondaires ont ainsi été relevés sur ces vaccins comme la fièvre », a précisé le professeur Patrick Berche, membre de l’Académie de médecine, sur BFM.
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