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Covid-19 et santé mentale : « Beaucoup de jeunes enfants ne dorment plus, pleurent beaucoup, s'alimentent mal » - Le Monde

Les enfants ne sont pas épargnés par les effets de la pandémie. La professeure Christèle Gras-Le Guen, pédiatre et chercheuse en épidémiologie, est chef des urgences pédiatriques et du service de pédiatrie générale du CHU de Nantes. Elle préside la Société française de pédiatrie qui, depuis la fin du premier confinement, soutient la nécessité de maintenir les écoles ouvertes. Pédopsychiatre et chercheur, le professeur Richard Delorme dirige le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert-Debré (AP-HP, Paris). Dès le printemps 2020, il avait alerté sur les risques de la crise sanitaire et du confinement pour la santé mentale des enfants. Tous deux ont fait partie du petit groupe de médecins spécialistes de l’enfance récemment auditionné par Emmanuel Macron. Entretien croisé.

Un an après le début de cette crise sanitaire inédite, qu’est-ce que vous, spécialistes des enfants, avez appris ?

Christèle Gras-Le Guen, pédiatre et chercheuse en épidémiologie, chef des urgences pédiatriques et du service de pédiatrie générale du CHU de Nantes, en mars 2017.

Christèle Gras-Le Guen : Ce virus nous surprend encore tous les jours, car il ne correspond à rien de ce que l’on connaissait jusqu’alors. Je pense en particulier à sa capacité à infecter et à engendrer des formes graves de façon croissante avec l’âge. Ce qui est absolument inédit, c’est que, contrairement à la grippe qui affecte le plus gravement les sujets fragiles (les très jeunes et les plus âgés), il n’infecte que peu les plus jeunes – et quasiment pas les nouveau-nés –, et de manière bénigne pour l’immense majorité.

Quant à ses effets indirects, il existe désormais une préoccupation majeure concernant la santé mentale des enfants. Ce qui nous rattrape aujourd’hui, c’est qu’on ne voit pas la fin de l’épidémie. Cela majore le stress et l’anxiété, tout comme les nouvelles difficultés à gérer les menaces représentées par les variants.

Le pédopsychiatre Richard Delorme à l'hôpital Robert-Debré, à Paris, en 21 juin 2018.

Richard Delorme : Cette pandémie a surtout révélé les difficultés que l’on a à s’occuper de la question de l’enfance, et à raisonner scientifiquement à son propos. Qu’un stress persistant ou des situations exceptionnelles entraînent des effets délétères à moyen et long termes chez l’enfant est un phénomène connu depuis longtemps. Le confinement d’enfants lors de l’épidémie de grippe H1N1 avait déjà montré les conséquences de la quarantaine en termes de stress et d’humeur dépressive. Mais ces évidences ont peu, voire n’ont pas été considérées lorsque l’on a fermé radicalement les écoles au début de la crise due au Covid-19. Tout s’est passé comme si la population n’était composée que d’adultes, alors que les enfants représentent près d’un Français sur quatre.

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