
Les autorités européennes vont présenter mercredi leur projet de certificat vert numérique, qui vise à faciliter la mobilité sur le continent. Il faudra répondre à au moins l’un des trois critères retenus pour en bénéficier
Le sujet est sensible mais partout dans le monde, il s’impose comme une évidence. Pour retrouver un semblant de vie normale, il faudra vraisemblablement, dans les prochains mois, montrer patte blanche : en clair, prouver qu’on ne risque pas d’être contaminé par le Covid-19 ou d’infecter les autres. En Europe, cela prendra la forme d’un « passeport vert ».
Le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, a annoncé que l’UE allait détailler son projet mercredi. Ce certificat, « sous forme électronique ou papier », contiendra des informations « qui vont indiquer qu’une personne a été vaccinée, ou qu’elle a guéri, ou qu’elle a reçu un résultat négatif au test », a-t-il précisé. Sa mise en place est espérée « avant l’été ».
Vaccination à étendre
Trois critères d’éligibilité sont donc envisagés, au premier rang desquels le fait d’être vacciné. Le 11 mars, plus de 43 millions de doses avaient été administrées en Europe, et plus de 5 millions en France au 13 mars. L’objectif, dans notre pays, est d’atteindre « 30 millions de personnes d’ici l’été ».
Peut-on envisager la mise en place rapide de ce passeport, alors que les vaccins sont encore une denrée rare ? « Si on le faisait maintenant, alors que des milliers de personnes n’arrivent pas à se faire vacciner, ce ne serait pas correct, souligne l’épidémiologiste Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille. Ce serait un manque d’équité ». Un fait qui a notamment poussé à écarter l’idée d’un passeport uniquement vaccinal.
Test sérologique
En toute logique, les malades désormais guéris pourront également prétendre à ce passeport vert. La question qui se pose est celle des personnes contaminées sans le savoir, ces fameux cas asymptomatiques. « Les chiffres présentés en France, avec plus de 4 millions de personnes contaminées, ne sont que ceux des gens qui ont eu un test positif, prévient Philippe Amouyel. Dans la réalité, on estime que le nombre de formes asymptomatiques est un à deux fois plus élevé que le nombre des tests positifs ».
En décembre, la Drees estimait que 6,33 millions de Français de plus de 15 ans avaient été infectés. Fin février, l’Institut Pasteur évaluait, lui, à 17 % le nombre de Français de plus de 20 ans contaminés, soit un peu moins de 10 millions. Comment savoir, dès lors, si l’on a développé une immunité ? Pour en avoir le cœur net, chaque personne sollicitant un passeport vert devra sans doute « faire un test sérologique » pour savoir si elle a déjà croisé le virus, estime Philippe Amouyel.
Deux vitesses ?
Dernière possibilité, déjà exigée pour voyager dans de nombreux pays : présenter un test négatif récent. Sachant que l’on peut être négatif un jour et positif le lendemain, des renouvellements réguliers seront nécessaires.
Cette dernière option est la moins sûre, ce qui conduit Philippe Amouyel à imaginer un passeport vert à deux vitesses : « L’hypothèse la plus probable est que si l’on est séropositif, ou qu’on a été vacciné, on ait un passeport durable. Et si on n’a qu’un test négatif, alors il ne sera valable que le temps du test ».
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