À la fin du mois de mars, le Brésil a connu sa semaine la plus meurtrière depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Le variant dit "amazonien", également appelé "P.1", y fait des ravages. Le pays, qui ne représente que 3% de la population mondiale, compte pourtant près de 10% des morts du Covid-19 de la planète, notamment en raison de la circulation de cette souche. Mais si le variant P.1 est aujourd’hui responsable de la majorité des nouvelles infections au Brésil, il est également présent dans une vingtaine de pays, dont la France.
"Pas de surmortalité ou de surinfection"
Pour Jacques Izopet, responsable du pôle biologie et chef du service de virologie du CHU de Toulouse, "les symptômes du variant brésilien n'ont a priori pas de particularités" par rapport aux symptômes du virus initial du Covid-19. Le P.1, également appelé "V3" en France, pourrait cependant "se transmettre plus facilement".
Afin de détecter les variants, dont la version brésilienne, deux solutions sont aujourd’hui mises en œuvre par les laboratoires. La première consiste à effectuer un test PCR de criblage. À chaque test positif, une recherche des mutations clés du virus est effectuée. La seconde méthode réside dans un séquençage complet du génome, qui permet de disséquer le virus. L'ARS Occitanie précise : "Ces données correspondent à des suspicions de variants sud-africain (aussi appelé V2), ou brésilien (V3), et ne permettraient donc pas de confirmer la présence du variant brésilien seul".
Pour l’heure, Jacques Izopet rassure et précise : "On n’identifie pas de surmortalité ou de surinfection causées par le P.1 à ce stade." Pas de quoi donc créer un vent de panique dans les autres pays où sévit cette souche, notamment en France, où le variant P.1 est présent depuis le 4 février dernier. Le ministre de la Santé Olivier Véran dénombrait alors quatre cas dans le pays, et ne cachait pas sa préoccupation face à cette souche plus contagieuse que le SARS-Cov2.
Vigilance cet été
Aujourd’hui, selon Jacques Izopet, le variant brésilien représenterait entre 0,5 et 1% des contaminations dans l'Hexagone et 1% des cas dans l’ouest de l’Occitanie. Dans la semaine du 22 au 28 mars dernier, une centaine de cas environ a ainsi été détectée dans la région, selon l'ARS Occitanie.
Le virologue explique toutefois que le nombre de contaminations varie d’un département à l’autre : la Guyane, qui partage sa frontière avec le Brésil, compte plus de 30% de cas de contamination au variant brésilien du Covid-19. En Moselle, où là encore près d'un cas sur trois est un variant, c'est principalement le variant sud-africain qui sévit.
Et pour ce qui concerne les craintes liées à des personnes venues du Brésil, pour rappel, tout passager en provenance de ce pays doit actuellement attester d'un test PCR négatif datant de moins de 72h et se mettre en quarantaine durant 7 jours.
Concernant la menace qui pèserait sur la France, Jacques Izopet évoque en outre l’atout de la vaccination, qui "resterait efficace même si le variant brésilien pourrait échapper plus facilement aux anticorps vaccinaux". Cette souche venue du Brésil aurait quoi qu'il en soit du mal à s'implanter en France, les variants V2 et V3 ayant "plutôt tendance à refluer parce que moins contagieux" affirmait Olivier Véran le 1er avril sur France Inter. "Mais il va falloir être vigilants pour ne pas qu'ils repartent cet été" ajoute le ministre de la Santé. Une vigilance nécessaire nous confirme Jacques Izopet : "Pour l’instant, il n’y a pas d’inquiétude particulière, mais il faut surveiller."
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