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Vous avez un proche atteint de troubles bipolaires? 9 façons de le soutenir - Le HuffPost

Le film Les Intranquilles de Joachim Lafosse suit le quotidien d’un couple et de leur fils rythmé par les crises de plus en plus fréquentes et violentes du père de famille, Damien, atteint de troubles bipolaires. À l’occasion de la sortie en salles de ce film, nous republions un article du HuffPost anglais sur la bipolarité.

PSYCHOLOGIE - Le soutien de la famille, des amis et des professionnels de santé est “extrêmement important” pour les personnes atteintes de troubles bipolaires, estime Stephen Buckley, de l’association caritative britannique Mind, spécialisée dans la santé mentale. Mais il est parfois difficile de savoir comment s’y prendre.

Le trouble bipolaire affecte l’humeur d’une personne qui alterne entre des phases d’euphorie où elle se sent hyperactive et des périodes de dépression, avec parfois des hallucinations ou des délires, appelés psychoses.

Soutenir des proches atteints de bipolarité peut être compliqué, explique Emma Carrington, responsable conseils et informations chez Rethink Mental Illness au Royaume-Uni. “Même si vous avez les meilleures intentions, il se peut qu’ils opposent une certaine résistance, soit parce qu’ils ne se sentent pas malades, soit parce qu’ils ont honte”, explique-t-elle.

Comme dans toute relation, il y a des hauts et des bas mais le trouble bipolaire peut rendre les choses encore plus compliquées. Le HuffPost anglais a demandé aux associations Mind, Rethink Mental Illness et Bipolar UK de nous prodiguer quelques conseils sur la manière d’apporter le meilleur soutien possible aux personnes atteintes de troubles bipolaires.

1. Parler avec eux de leurs expériences

En raison de la stigmatisation et de la mauvaise représentation du trouble bipolaire, les personnes atteintes de cette maladie peuvent être réticentes, voire gênées, à l’idée de demander de l’aide. En tant que personne de confiance, laissez-les vous parler de leur expérience, pour qu’elles se sentent soutenues et acceptées, nous dit Stephen Buckley de Mind. Demandez-leur comment elles vont et parlez-leur ouvertement de votre propre santé mentale, pour qu’elles se sentent en sécurité.

Selon Emma Carrington, la patience est essentielle. “Vivre un épisode maniaque ou dépressif peut être effrayant pour le malade, notamment si son trouble bipolaire est récent et qu’il n’a pas encore cherché ou reçu de l’aide”, explique-t-elle. “Il se peut que vous ne compreniez pas ce qu’il vit, mais le fait d’essayer de comprendre peut s’avérer très utile.”

2. S’informer sur les troubles bipolaires

Un bon moyen de comprendre ce que votre ami·e ou votre proche ressent consiste à lire les expériences de ceux qui ont été diagnostiqués et de parler aux personnes atteintes et à leur entourage.

3. Apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs

Il peut être utile d’apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs et les déclencheurs, reprend Stephen Buckley. Si vous remarquez certains comportements récurrents avant chaque épisode maniaque, vous pourrez le lui faire savoir en douceur. Les signes les plus courants sont une énergie accrue, une perte de sommeil et des dépenses inhabituelles.

Parmi les éléments déclencheurs possibles, citons l’altération de l’état de santé physique, les troubles du sommeil, les problèmes liés à la vie quotidienne (financiers, professionnels ou relationnels), le décès d’un être cher, les ruptures amoureuses ou amicales, ainsi que les agressions physiques, sexuelles ou émotionnelles.

4. Se préparer aux épisodes maniaques

“L’élaboration d’un plan pour faire face aux épisodes maniaques est une excellente idée”, dit Stephen Buckley. “Lorsque votre ami·e ou votre proche se sent bien, essayez de voir avec elle ou lui comment vous pouvez la ou le soutenir dans ces moments-là.”

Vous pourriez par exemple proposer d’être créatif ensemble, essayer de réduire le stress, faire des exercices de relaxation, l’aider à gérer son argent durant les épisodes, à conserver une routine, et à respecter les heures de repas et de sommeil.

5. Parler des comportements difficiles

C’est sans doute la dernière chose que vous avez envie de faire, mais Stephen Buckley estime qu’il ne faut pas avoir peur d’en parler. En effet, il est possible que durant un épisode maniaque, la personne soit désinhibée et dise ou fasse des choses que vous n’approuvez pas, qui peuvent sembler grossières ou offensantes.

Il vaut mieux en parler, mais choisissez le bon moment. N’abordez pas le sujet pendant un épisode. “Discutez calmement de vos sentiments avec eux lorsqu’ils se sentent stables”, explique-t-il.

6. Trouver un équilibre entre soutien et contrôle

Il n’est pas rare que les personnes atteintes de la maladie fassent l’objet d’un contrôle excessif et d’un comportement critique de la part de leur famille et de leurs amis.

Trouver un équilibre entre soutien et contrôle est crucial, même si ce n’est pas facile lorsqu’on veut s’occuper d’une personne qui nous est chère. Cela passe par une communication permanente et l’acceptation des sentiments de l’un et de l’autre, indique Bipolar UK.

7. Rester calme et apporter du réconfort

Si une personne que vous aimez pense voir ou entendre des choses que vous ne voyez et n’entendez pas, cela peut être effrayant et déroutant pour elle. Faut-il alors montrer son désaccord et lui dire qu’elle hallucine, prenant ainsi le risque d’aggraver la situation, ou faut-il aller dans son sens au risque d’alimenter cette croyance ?

“Il faut rester calme et lui faire savoir que vous comprenez que cela lui semble réel”, ajoute Stephen Buckley. Dans ces moments-là, il vaut mieux s’efforcer de la soutenir plutôt que de confirmer ou de contester sa perception de la réalité.

Le fait d’apporter du réconfort peut aider la personne à se sentir vue et entendue. Si vous mettez en doute ce qu’elle perçoit, vous risquez d’accentuer son sentiment d’aliénation.

8. Demander une aide professionnelle

”Si le comportement d’un proche vous inquiète, essayez de prendre rendez-vous avec son médecin généraliste pour parler de la marche à suivre, et accompagnez-le à ce rendez-vous en signe de soutien”, reprend Emma Carrington.

Vous pouvez aussi dresser une liste d’exemples précis de comportements préoccupants pour aider le médecin à bien comprendre ce qui se passe, surtout si votre proche ne se croit pas malade. “S’il a déjà un programme de soins, faites-en une copie pour savoir comment et quand vous pouvez l’aider”, ajoute-t-elle.

Un diagnostic et un traitement précoces sont importants. Le meilleur traitement du trouble bipolaire consiste généralement à associer médicaments, thérapie et autogestion.

Si un proche vous préoccupe, contactez le professionnel de santé qui le suit et exprimez clairement vos inquiétudes. Vous pouvez organiser une visite à domicile ou, si votre proche fréquente un hôpital de jour, contacter son psychiatre par téléphone, conseille Bipolar UK.

9. Prendre soin de soi

Les aidants mettent souvent leur propre santé mentale au second plan. Emma Carrington et Stephen Buckley recommandent vivement aux amis et aux membres de la famille de prendre soin d’eux-mêmes.

“Il est préférable de rester en bonne santé afin de continuer à apporter son soutien”, dit Stephen Buckley. Il est vrai qu’on se fait du souci, qu’on culpabilise car on a le sentiment de ne pas les aider autant qu’on le souhaiterait et, de ce fait, qu’on néglige certains aspects de notre vie pour mieux s’occuper d’eux.

Il est parfois difficile de séparer la maladie de la personne, ce qui peut engendrer colère et solitude. “Si c’est le cas, il existe probablement des groupes de soutien dans votre région”, explique Emma Carrington.

“Ils permettent aux aidants qui vivent des situations similaires de se soutenir mutuellement et de se détendre pendant un petit moment.”

Cet article, publié sur Le HuffPost britannique, a été traduit par Karine Degliame-O’Keeffe pour Fast ForWord.

À voir également sur Le HuffPost : Macron promet le remboursement des consultations chez le psychologue dès 2022

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