Arnd Wiegmann / Reuters
CORONAVIRUS - “Nous devons en particulier faire progresser la vaccination des 5 à 11 ans.” Dans sa conférence de presse du jeudi 20 janvier, le Premier ministre Jean Castex a lancé un nouvel appel à la vaccination contre le covid-19, reconnaissant notamment que la campagne a démarré “doucement” chez les enfants.
Depuis le 22 décembre, les 5-11 ans peuvent effectivement se faire injecter un vaccin dosé spécifiquement pour eux. Une idée notamment basée sur le fait que le sérum est bien toléré par l’organisme des enfants et que s’il est rare, le risque d’hospitalisation et de pneumonie grave chez l’enfant à cause du Covid est avéré. Surtout, comme le martèle Olivier Véran, le ministre de la Santé, les bénéfices du vaccin sont largement supérieurs au risque d’effets secondaires.
Mais c’est peu dire, pour reprendre Jean Castex, que la campagne débute tout de même “doucement”, comme le montre notre graphique ci-dessous.
Selon le ministère de la Santé et des Solidarités, à la date du jeudi 20 janvier, environ 3% seulement de la population éligible chez les 5-11 ans avaient reçu une date. Un mois donc après l’ouverture de la vaccination à leur classe d’âge seuls quelque 175.000 enfants avaient ainsi été vaccinés.
Localement, nos confrères de la presse régionale rapportent des chiffres similaires dans de nombreux endroits de France: moins de 4% des enfants vaccinés en Picardie au 18 janvier pour France Bleu, entre 3 et 4% du côté de la Marne le 20 janvier, rapporte L’Union.
Plusieurs points de blocage
Plusieurs éléments peuvent expliquer cela, à commencer par une défiance certaine des parents. Peu avant l’ouverture de la vaccination, un sondage livrait un chiffre édifiant: près de 7 parents sur 10 n’avaient pas l’intention de faire vacciner leur enfant, la plupart évoquant des doutes quant à de possibles effets secondaires à long terme et surtout sur les bénéfices réels de la vaccination. D’autant que cette vaccination n’est pas obligatoire et que les enfants de moins de 12 ans ne sont pas soumis au pass vaccinal.
À cela se sont ajoutées des complexités logistiques liées au protocole d’administration, les lieux proposant la vaccination des plus jeunes étant largement inférieurs en nombre à ceux prenant les adultes en charge, tout comme les professionnels habilités à injecter le vaccin. Jusqu’à présent, seuls les centres de vaccination disposant des bons vaccins, les médecins généralistes, pédiatres et spécialistes pouvaient administrer le sérum.
Des ratés pour lesquels Jean Castex avait une réponse lors de sa prise de parole de jeudi. “Nous faciliterons la vaccination en autorisant davantage de lieux et de professionnels, y compris les pharmaciens et les infirmières, à réaliser ces injections”, a-t-il notamment déclaré. Et en effet, le nombre de centre de vaccination proposant aussi de prendre en charge les enfants a rapidement augmenté au cours des dernières semaines. Jean Castex a aussi tenté de rassurer les parents hésitants en ajoutant: Je veux leur dire que les autorités scientifiques sont très claires sur les bénéfices de cette vaccination.”
Accélération aussi pour les ados
Par ailleurs, le gouvernement compte aussi intensifier la campagne de vaccination chez les adolescents, en ouvrant la campagne de rappel à tous les 12-17 ans, et non plus aux seuls ados immunodéprimés ou souffrant de pathologies chroniques. “Je vous annonce que nous allons étendre cette possibilité de rappel pour tous, mais sans obligation, à compter de lundi prochain”, avait déclaré Jean Castex jeudi.
Une information confirmée par une note de la Direction générale de la Santé officialisant l’ouverture de la campagne de rappel à tous, sans obligation, à partir de ce lundi 24. Il est pour ce faire possible de prendre un rendez-vous dès ce samedi 22 janvier.
Un Urgent DGS officialise le début de la vaccination de tous les adolescents (sans obligation) à partir de lundi, avec prise de rendez-vous possible dès ce samedi.
Le délai minimal depuis la dernière injection doit être de 6 mois, et non pas 3 mois comme pour les adultes. #Covidhttps://t.co/u7Bj0ogK5cpic.twitter.com/ctMmgpNUlw
— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) January 21, 2022
En revanche, au contraire des adultes, la dose de rappel peut être injectée six mois après la deuxième dose, et non pas trois comme pour les adultes. La DGS l’explique par une “décroissance plus lente des anticorps vaccinaux chez les adolescents que chez les adultes”.
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