Une hépatite est une inflammation du foie, en réaction à des virus, des toxiques (drogues, poisons, etc.), des maladies auto-immunes ou génétiques. Souvent d’évolution bénigne, ses principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent généralement rapidement. Plus rarement, ils peuvent déboucher sur une insuffisance rénale.
Hépatites inexpliquées
Les États-Unis sont loin d’être le seul pays touché par ce phénomène d’hépatites inexpliquées : des dizaines de cas ont été recensés un peu partout en Europe, faisant craindre une nouvelle épidémie. D’abord signalés en Écosse fin mars, le nombre de cas recensés dans le monde est actuellement de 191 (111 au Royaume-Uni, 55 dans 12 autres pays européens, 12 aux États-Unis, 12 en Israël et 1 au Japon), selon le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC). Les enfants affectés étaient âgés d’un mois à 16 ans, mais la plupart avaient moins de 10 ans, et beaucoup moins de 5 ans. Aucun ne présentait de comorbidité.
Virus assez banals, les adénovirus sont généralement plutôt connus pour provoquer des symptômes respiratoires, des conjonctivites ou encore des troubles digestifs. La transmission survient par voie oro-fécale ou respiratoire, avec des pics épidémiques souvent en hiver et au printemps, et plus souvent en communautés (crèches, écoles, etc). La majorité des humains sont infectés avant leurs 5 ans. Mais leur rôle dans le développement des hépatites mystérieuses n’est pas clair.
« À l’heure actuelle nous pensons qu’un adénovirus pourrait être la cause de ces cas, mais d’autres facteurs environnementaux sont toujours étudiés », estiment les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique des États-Unis. Plus précisément, les CDC pointent du doigt l’adénovirus dit « de type 41 », jusqu’ici davantage connu pour provoquer de sévères gastro-entérites. Si ces adénovirus sont bien identifiés comme des causes d’hépatites, ils l’étaient jusqu’ici seulement chez des enfants immunodéprimés.
Après plus de deux ans de pandémie et de gestes barrière, la question d’une « dette » immunitaire qui rendrait certains enfants plus fragiles est aussi soulevée par certains scientifiques, sans certitude.
L’Europe préoccupée
L’agence européenne chargée des maladies (ECDC) a, elle, classé ce jeudi comme « événement de santé publique préoccupant », ces cas inexpliqués d’hépatites aiguës, tout en reconnaissant ne pas être en mesure d’en évaluer précisément le risque. « Considérant l’étiologie (la cause de la maladie, ndlr) inconnue, la population pédiatrique affectée, et l’impact potentiellement grave, cela constitue à ce stade un événement de santé publique préoccupant », alarme l’ECDC, dans sa première estimation publique des risques depuis l’apparition de la maladie.
« La maladie est assez rare et les preuves de transmissions d’humain à humain restent peu claires. Les cas dans l’Union européenne sont sporadiques avec une tendance peu claire ». Le risque pour les enfants en Europe « ne peut pas être estimé précisément », relève encore l’agence. « Néanmoins, considérant les cas rapportés d’insuffisance aiguë du foie, avec des cas nécessitant une transplantation, l’impact potentiel pour la population pédiatrique est considéré comme élevé ».
L’« hypothèse de travail » principale est, ici aussi, que la maladie serait liée à des adénovirus. « Une infection par adénovirus, qui serait légère dans des circonstances normales, déclencherait une infection plus grave ou des lésions hépatiques à médiation immunitaire », selon cette piste. D’autres causes, notamment toxiques, « font toujours l’objet d’investigations et n’ont pas été exclues mais sont considérées comme moins plausibles », ponctue l’ECDC.
Recommandations de l’OMS
Si la plupart des cas ont été détectés fin mars, c’est le 15 avril que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé l’alerte et engagé les pays concernés à lancer une investigation d’ampleur afin de « déterminer l’étiologie de ces cas et orienter les actions cliniques et de santé publique ». En attendant les résultats de ce travail, l’OMS rappelle qu’un lavage régulier des mains et le port d’un masque permettent de prévenir les contaminations à adénovirus et d’autres infections communes.
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