
L’exposition à cinq polluants de l’air semble bel et bien associée à un risque accru de cancers du sein – le plus fréquent des cancers féminins, avec 58 500 nouveaux cas annuels et plus de 12 000 décès en France métropolitaine. Les cinq polluants incriminés sont le dioxyde d’azote (NO2), le benzopyrène (BaP), les polychlorobiphényles (PCB) et les particules fines PM10 et PM2,5 (au diamètre inférieur à 10 et 2,5 micromètres, respectivement).
Telles sont les dernières conclusions de l’étude Xenair, conduite par le Centre Léon-Bérard (CLB) et le Centre de lutte contre le cancer de Lyon et Rhône-Alpes, avec le financement de la Fondation ARC. Elles ont été annoncées à la presse lundi 3 octobre, après avoir été présentées en août 2021 au congrès de l’International Society for Environmental Epidemiology (ISEE), à New York.
« En 2013, la pollution atmosphérique dans son ensemble a été classée comme cancérogène certain par le Centre international de recherche sur le cancer [CIRC] », relève Béatrice Fervers, responsable du département prévention, cancers et environnement du Centre Léon-Bérard. Mais alors qu’en 2013 le CIRC avait jugé l’impact de cette pollution démontré sur les cancers du poumon, « il avait estimé les données insuffisantes pour les cancers du sein ».
Tout un corpus d’études a appuyé l’hypothèse d’un lien entre pollution de l’air et cancer du sein. En particulier, une « méta-analyse » publiée en mai 2021 a dressé le bilan de l’ensemble des publications internationales sur le sujet (elle n’incluait donc pas ces nouveaux résultats). Cette analyse « comprenait 22 études regroupant plus de 120 000 cas de cancer du sein. Elle montrait que, globalement, les études publiées sont en faveur d’un accroissement du risque de cancer du sein à mesure que l’exposition au dioxyde d’azote augmente », résume le professeur Rémy Slama, épidémiologiste environnemental, qui coordonnait cette étude menée par l’Inserm, le CNRS et l’université Grenoble-Alpes. Selon les chercheurs, environ 1 700 cas de cancer du sein étaient attribuables chaque année en France à l’exposition aux polluants atmosphériques – soit environ 3 % des cas.
Cinq polluants associés au risque de cancer du sein
Dans la nouvelle étude, les auteurs se sont appuyés sur les données de la cohorte E3N, qui suit depuis 1990 près de 100 000 femmes (toutes adhérentes à la MGEN), âgées de 40 à 65 ans lors de l’inclusion. Cette cohorte, « de par son effectif et la qualité de son suivi, dispose de la puissance statistique pour étudier les facteurs de risque du cancer du sein », estime Rémy Slama.
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