L’épidémie de bronchiolite a continué à progresser ces derniers jours en France avec des passages aux urgences et des hospitalisations à des niveaux inédits, ont souligné mercredi 9 novembre les autorités sanitaires. Face à cette hausse des cas qui met sous pression les services hospitaliers, le ministre de la santé, François Braun, a déclenché le plan blanc national, prévu dans les situations sanitaires exceptionnelles.
« Nous renforçons les moyens de chaque région pour soutenir les soignants et assurer la prise en charge des enfants et des familles », a indiqué François Braun mercredi.
Face à des niveaux d’hospitalisation sans précédent depuis 10 ans, engendrés par l’épidémie de bronchiolite, j’ai a… https://t.co/jGUSkZ9oXF
— FrcsBraun (@François Braun)
« J’ai décidé ce matin [mercredi], en complément de tout ce qui était déjà mobilisé, de déclencher le plan ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) spécifique à cette épidémie, pour renforcer encore les moyens des ARS (agences régionales de santé) et permettre que l’ensemble de l’hôpital puisse se concentrer sur ce problème particulièrement aigu aujourd’hui », a déclaré le ministre au Sénat.
« Cela ne signifie pas que le plan blanc est déclenché dans l’ensemble des hôpitaux de France », mais seulement dans un « nombre limité » à ce stade, a précisé l’entourage du ministre.
Créé en 2014, le dispositif ORSAN permet de « réorganiser l’offre de soins » à l’hôpital, mais aussi en ville et dans le secteur médico-social, pour « réaffecter les ressources au regard des priorités identifiées », indique le site du ministère de la santé. Cela peut notamment se traduire par le « rappel du personnel hospitalier » et le « renforcement de la permanence des soins ambulatoires », c’est-à-dire des gardes des médecins libéraux le soir et le week-end, voire, « si les moyens locaux ne suffisent plus », par la mobilisation de la réserve sanitaire.
M. Braun « souhaite que ce plan soit pleinement décliné au niveau régional, sous l’autorité des ARS », qui pourront ainsi « adapter finement les capacités d’hospitalisation » et « veiller à la pleine mobilisation de tous les acteurs de santé, publics et privés », précise le ministère dans un communiqué.
Les régions de la moitié nord plus touchées
Constatant une « poursuite de l’augmentation » des indicateurs « malgré un infléchissement en lien avec les congés scolaires de Toussaint », Santé publique France a pointé mercredi des « nombres de passages aux urgences et d’hospitalisations pour bronchiolite très élevés et à des niveaux supérieurs à ceux observés aux pics épidémiques depuis plus de dix ans ».
Un total de 6 891 enfants de moins de 2 ans sont passés aux urgences pour bronchiolite en métropole dans la semaine du 31 octobre au 6 novembre, soit une hausse hebdomadaire de 7 % – bien moindre toutefois que l’augmentation de la semaine précédente (+ 47 %). Quelque 2 337 enfants ont finalement été hospitalisés. « Les hospitalisations pour bronchiolite représentent 50 % des hospitalisations suite à un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans. En comparaison, ce pourcentage était d’environ 40 % lors des pics des saisons précédentes », a relevé Santé publique France.
Si toute la métropole est touchée, l’épidémie apparaît globalement plus marquée dans les régions de la moitié nord, ajoute l’agence sanitaire publique dans son bilan hebdomadaire, la situation étant particulièrement tendue dans les hôpitaux franciliens.
« Avant la pandémie de Covid-19, les épidémies de bronchiolite étaient connues pour leur grande régularité, avec un pic systématiquement atteint autour de la 50e semaine de l’année. La pandémie est venue bouleverser ce relatif équilibre », expose à l’AFP Pascal Crépey, épidémiologiste à l’Ecole des hautes études en santé publique à Rennes.
Après une circulation plus faible du principal virus causant les bronchiolites en 2020, l’épidémie 2021 a démarré début octobre en France, dans un contexte de fin de confinements. « L’épidémie 2022 semble se profiler comme celle de l’an dernier pour son démarrage », mais il est encore difficile de déterminer si le pic approche, selon Pascal Crépey.
Côté Santé publique France, l’épidémiologiste Sophie Vaux « s’attend à ce que ça continue de monter » et n’exclut pas que « le rythme hebdomadaire remonte une fois estompé l’effet des vacances ».
La bronchiolite, qui frappe essentiellement les tout-petits, est une maladie très courante et la plupart du temps sans gravité. Mais ses symptômes sont spectaculaires et peuvent parfois se compliquer au point de nécessiter une hospitalisation. Cette épidémie vient frapper des services d’urgences pédiatriques plongés dans une crise liée à des conditions de travail insatisfaisantes et un manque de personnel.
Cette épidémie, « encore en vague ascensionnelle », a « surpris initialement le système de santé, qui est obligé de se réorganiser », a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Depuis mi-septembre, trente-huit enfants en réanimation pédiatrique ont été transférés d’Ile-de-France vers d’autres régions.
Face à cette crise et sous la pression des soignants, le ministre de la santé, François Braun, a annoncé la semaine dernière de nouvelles mesures pour venir en aide aux services pédiatriques, pour un montant total d’environ 400 millions d’euros. Il avait alors reconnu une « situation préoccupante » dans les hôpitaux, liée à une épidémie de bronchiolite « inquiétante ».
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