Accompagné des ministres de la santé et de l’éducation, Emmanuel Macron a annoncé, mardi 28 février, à Jarnac, en Charente, une campagne de vaccination « généralisée » dans les collèges pour éradiquer le papillomavirus.
« On va généraliser à partir de la rentrée prochaine pour les 5e », a indiqué le chef de l’Etat lors d’une rencontre avec des élèves dans un collège de Jarnac (Charente). « Cela permet d’éviter beaucoup de cancers », a ajouté Emmanuel Macron. Ces annonces interviennent quatre jours avant la Journée mondiale de sensibilisation autour des maladies induites par le papillomavirus humain (HPV).
Un accord parental sera nécessaire et la vaccination ne sera pas obligatoire, le chef de l’Etat disant préférer mener « un travail de conviction », sans totalement exclure une obligation dans le futur. A partir de septembre 2023, « la prescription et la vaccination contre le HPV (papillomavirus) pourront être réalisées par les pharmaciens, sages-femmes et infirmiers », a ajouté Emmanuel Macron.
Extrêmement fréquentes, ces infections sont la plupart du temps bénignes, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer : les HPV sont responsables de 2 900 cancers du col de l’utérus provoquant plus de 1 000 morts par an, 1 500 cancers de la sphère ORL, 1 500 cancers de l’anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient totalement évitables grâce au dépistage et à la vaccination.
Expérimentation dans le Grand Est
Or, le taux de couverture vaccinale est actuellement en France de 37 % pour les filles et 9 % pour les garçons, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80 % d’ici sept ans.
La vaccination est aujourd’hui recommandée pour les filles et les garçons entre 11 ans et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans et reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes.
Une expérimentation menée dans le Grand Est pendant deux ans a montré de bons résultats chez les jeunes scolarisés en classe de 5e, le taux de vaccination passant de 9 % à 27 % la première année et de 14 % à 31 % la seconde.
En Australie, où la vaccination se déroule à l’école, le taux de personnes infectées par les HPV à l’origine des cancers du col de l’utérus est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans, alors que les prévisions tablent sur une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici quinze ans.
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