Trois nouvelles intoxications à la vitamine D chez le nourrisson ont récemment été signalées à l'Anses. Dans un nouveau rapport, l'autorité sanitaire rappelle le bon usage de la supplémentation en vitamine D chez les bébés.
La vitamine D joue un rôle crucial dans l'absorption du calcium et du phosphore dans l'organisme, notamment en favorisant la consolidation des os et la bonne minéralisation des dents. C'est pourquoi en France, la supplémentation en vitamine D est recommandée pour les nourrissons dès les premiers jours de leur vie, en particulier s'ils sont allaités exclusivement. Cela permet de réduire les risques de rachitisme, une maladie de la croissance et de l'ossification.
Cependant, suite à plusieurs signalements entre 2020 et 2021, l'Anses avait déjà pointé les conséquences liées à une trop grande administration de vitamine D chez les nourrissons et les jeunes enfants. En effet, un excès de vitamine D peut entraîner une hypercalcémie (un taux élevé de calcium dans le sang), susceptible de causer des atteintes aux reins et à d'autres organes. Plusieurs symptômes y sont également associés tels que des nausées, des vomissements, une perte d'appétit, une déshydratation, de la fièvre, voire des troubles cardiaques.
» LIRE AUSSI - Prendre de la vitamine D est-il vraiment utile?
Mésusage de compléments alimentaires
Dans son nouveau rapport, qui vient d'être publié, l'Anses précise que les trois nouveaux cas d'intoxications chroniques de nourrisson à la vitamine D seraient dus à un mésusage de compléments alimentaires contenant la fameuse vitamine. Les bébés ont dû être hospitalisés car ils ont consommé des compléments alimentaires normalement déconseillés aux enfants de moins de sept ans, et pour lesquels la posologie indiquée sur la notice est inadéquate. Le rapport est l'occasion de rappeler aux professionnels de santé, mais surtout aux jeunes parents, les recommandations concernant l'apport en vitamine D chez le nourrisson. Ces indications visent à sensibiliser sur les erreurs fréquentes d'utilisation de médicaments ou de compléments alimentaires à l'origine de tels surdosages.
L'Anses préconise, entre autres, de respecter scrupuleusement les doses prescrites par le pédiatre et de ne pas donner de suppléments de vitamine D à son enfant sans avis médical. Il s'agit également de privilégier les médicaments conseillés par les pédiatres aux compléments alimentaires en vente libre car ils « garantissent une information claire en termes de doses, de précautions d'emploi, de risque d'effets indésirables et de surdosage », précise l'Anses. Une autre erreur à éviter est la multiplication des produits contenant la vitamine D pouvant conduire à un dépassement des seuils tolérés.
En 2021, l'Anses recommandait une complémentation journalière de 400 UI par jour (soit 10 microgrammes par jour) pour les nourrissons de moins de 6 mois. Dans sa mise à jour de 2022, la Société Française de Pédiatrie précise que cette dose maximale quotidienne, sous forme de vitamine D2 ou D3, doit être comprise entre 400 à 800 UI par jour (entre 10 et 20 microgrammes par jour) pour les nouveau-nés jusqu'à 2 ans.
De manière générale, il est important de se référer à son pédiatre avant de donner un produit à son enfant et de toujours vérifier l'étiquetage et la posologie du produit en question. Le respect de ces précautions devrait permettre de limiter les risques d'intoxication et d'autres erreurs d'utilisation.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Vitamine D chez l'enfant : pourquoi il faut éviter le surdosage - Le Figaro"
Post a Comment