Depuis le signalement d'une recrudescence par des chercheurs de l'institut Pasteur, l'alerte aux méningites à méningocoques est lancée,. En cause selon eux, à la fois la "diminution de l'immunité générale suite à la diminution de la circulation des souches" et "la baisse de la vaccination, qui a chuté de 20 % pour la vaccination contre le méningocoque C lors du premier confinement".
Une maladie qui peut être grave, voire mortelle, mais contre laquelle un diagnostic rapide peut permettre de limiter les risques, avec la prise d'antibiotiques, rappelle Santé publique France dans une page dédiée.
Quels sont les premiers symptômes ?
Pour un diagnostic rapide de la maladie et optimiser sa prise en charge, mieux vaut être attentif aux premiers symptômes. Pour autant, ils peuvent être trompeur set laisser penser à un symptôme grippal. En effet, les plus fréquents sont la fièvre et l'irritabilité.
D'autres sont également évoqués par les malades, comme les maux de tête intenses, une forte fatigue, les courbatures, les maux de gorge, des douleurs abdominales ou encore une perte d'appétit. Ces premiers symptômes apparaissent dans les huit premières heures.
C'est ensuite qu'apparaissent des symptômes plus spécifiques à la méningite à méningocoques, comme une raideur de la nuque, une hypersensibilité à la lumière ou au bruit, des nausées et / ou des vomissements, des boutons ou des tâches qui oscillent entre le rouge et le violet, ou encore les extrémités (pieds et mains) froides.
Quels symptômes doivent alerter ?
Dans certains cas, des symptômes neurologiques inconstants et graves apparaissent : somnolence, voire confusion mentale, accompagnés ou non de signes de lésions localisées du système nerveux central comme des paralysies oculaires ou des convulsions, précise Ameli.
Pour Santé.gouv.fr, c'est la présence d'une fièvre élevée mal tolérée et ou l'apparition rapide d'une ou plusieurs taches rouges ou violacées qui doivent particulièrement alerter. À noter toutefois que les signes d’alerte peuvent varier en fonction de l’âge du patient.
Comment savoir si je souffre bien d'une méningite ?
Face à ces symptômes, si vous décidez d'aller voir votre médecin ou d'appeler le 15 ou le 112, un premier diagnostic peut être posé, mais si le professionnel de santé suspecte une méningite, il faudra réaliser une ponction lombaire, pour laquelle une hospitalisation est indispensable.
Il s'agit de prélever du liquide céphalorachidien entre deux vertèbres, à l’aide d’une fine aiguille. En observant ce liquide à l'oeil nu, le médecin pourra établir s'il s'agit d'une méningite dite "à liquide clair", souvent d’origine virale, ou d'une méningite "à liquide trouble", généralement bactérienne. Le liquide est ensuite analysé de manière plus approfondie afin d'adapter la réponse médicale.
Quel traitement ?
Le traitement dépend du type de méningite dont vous souffrez et de votre état de santé. Les méningites virales guérissent sans traitement, sauf pour les personnes souffrant de déficit immunitaire.
En revanche, les méningites bactériennes nécessitent un traitement urgent, des antibiotiques pour éviter les complications : le décès du malade est observé, en moyenne, dans 20% des cas de méningites bactériennes.
Comment éviter la méningite ?
La plupart des bactéries à l'origine de la méningite se trouvent dans le nez et dans la gorge. Elles se transmettent par des gouttelettes de sécrétions respiratoires ou pharyngées. Le port du masque est donc un bon outil pour se protéger contre les méningites.
Un quart des décès et des cas de séquelles graves liés aux méningites de l’enfant sont évitables par la vaccination, souligne Ameli. Une vaccination rendue obligatoire depuis peu : le vaccin méningococcique C conjugué est obligatoire pour tous les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018; le vaccin contre le méningocoque B est seulement recommandé.
Les vaccins contre les infections de sérogroupes A, C, W, Y sont eux recommandés à certains groupes de population (personnes immunodéprimées ou exposées à un risque d'infections invasives à méningocoque). Ce dernier vaccin pourrait être une des solutions face à la recrudescence de méningites, prône un chercheur de l'Institut Pasteur: "Il est temps de reconsidérer la stratégie en l'incluant dans de nouvelles recommandations et en élargissant la campagne de vaccination aux adolescents", prône le docteur Samy Taha, interrogé par Le Point.
VIDÉO - Carnet de Santé - Dr Christian Recchia : "Depuis la Covid, nous constatons une augmentation notable des cas de méningites"
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