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Pour dépister la bipolarité, un test sanguin controversé - Ouest-France

Près de 40 % des personnes dépressives pourraient en fait souffrir de bipolarité, rappelle l’association PositiveMinders, à l’occasion de la Journée mondiale des troubles bipolaires. Le retard au diagnostic est estimé entre six et huit ans. Notamment parce que la bipolarité peut être plus complexe qu’une alternance régulière de phases dépressives et d’exaltation.

Faire la différence dépression « simple » et bipolarité entre les deux est pourtant essentiel : « Le traitement par antidépresseur en monothérapie n’est pas recommandé pour la bipolarité. Il faut vraiment des thymorégulateurs (qui régulent l’humeur) », souligne la Pre Emilie Olié, présidente de l’Association française de psychiatrie biologique et neuropsychopharmacologie (AFPBN). Au risque, faute de traitement adapté, de graves conséquences sur la famille et la personne. Notamment en termes de risque suicidaire. « On estime qu’un patient sur deux fera des tentatives de suicide, un sur dix mourra par suicide. » Un ratio encore supérieur aux autres troubles psychiques.

Un test à 899 € non remboursé

D’où une recherche active pour distinguer les deux. La société montpelliéraine Alcediag, associée au réseau de laboratoires Synlab, avait lancé en 2023 un test sanguin, myEDIT-B. Disponible en Italie depuis un an, ce test basé sur une analyse de l’ARN sera commercialisé en France début avril 2024. Au tarif de 899 €, non remboursé par la Sécurité sociale. Alcediag revendique une fiabilité « supérieure à 80 % » et prévient que le test n’est qu’une aide au diagnostic.

« À ce jour, aucun test ne remplit les conditions pour un usage en pratique clinique », modère pourtant Émilie Olié. Dans un communiqué, l’AFPBN « ne recommande pas la prescription de ces tests diagnostiques en psychiatrie dans l’état actuel des connaissances ».

D’autres pistes

D’autres pistes de tests sanguins sont suivies. Toujours à Montpellier, le Pr Raoul Belzeaux, récompensé en 2022 par le prix Marcel-Dassault pour l’innovation en psychiatrie, travaille sur un test basé sur l’analyse des cytokines (des marqueurs de l’inflammation) dont certaines pourraient marquer la bipolarité. Si les résultats s’avéraient positifs, ce test serait beaucoup moins onéreux que celui d’Alcediag. « La voie inflammatoire est une piste parmi beaucoup d’autres, juge Émilie Olié. Je suis confiante sur le fait que nous disposerons un jour de tests d’aide aux diagnostic, mais je suis incapable de prédire quand. »

En attendant, PositiveMinders a publié un bien moins technologique « outil de détection précoce des troubles bipolaires », diagramme de signes cliniques (notamment plusieurs signes de dépression et des phases d’excitation) pouvant inciter l’entourage d’un jeune à consulter son médecin, puis celui-ci à orienter vers un spécialiste.

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