Depuis mai dernier, les pharmaciens de la Nouvelle Aquitaine et de la région Auvergne Rhône Alpes sont autorisés à titre expérimental à vacciner contre la grippe, une mesure inscrite dans la dernière loi de finance de la sécurité sociale. Mais avant, ils doivent, bien sûr, se former.
Les pharmaciens volontaires ont d'abord suivi des cours théoriques sur internet avant de se rendre, pour une journée d'ateliers pratiques, au CHU de Grenoble.
Myriam, est pharmacienne en officine à Échirolles. Elle apprend à piquer sur un mannequin sous la conduite de Paz, une infirmière anesthésiste. "J'ai eu envie de faire la formation, c'est une façon d'ouvrir notre métier sur d'autres pratiques, en lien avec les médecins. On peut poser toutes les questions qu'on veut, nos formateurs posent sur nous un regard bienveillant. Je suis certaine que l'expérience va marcher et qu'elle sera pérennisée. " Paz est infirmière-anesthésiste. Elle forme les pharmaciens : "Ils sont tous très motivés. Ça se passe bien. Le jour J, ils seront prêts !"
"La formation est top, je ne regrette pas d'être venu." Mathieu, pharmacien en Haute-Savoie
Mathieu est pharmacien à Saint-Gervais. Il est venu spécialement de Haute-Savoie et il est emballé par la formation : "La formation est vraiment très bien faite, on se sent accompagnés, épaulés, on peut refaire les gestes autant de fois qu'on veut, jusqu'à ce qu'on soit à l'aise ! On a tout un protocole à respecter. Je vais en parler à mes clients. Je sais que certains sont déjà intéressés pour se faire vacciner dans mon officine."
Le centre d'enseignement par simulation en anesthésie réanimation du CHU de Grenoble, le CESAR, a conçu, en collaboration avec l'UGA, l'Université Grenoble Alpes, ce module de formation à la vaccination pour les pharmaciens. Le docteur Julien Picard, médecin-anesthésiste, y a participé : " La simulation est vraiment un enjeu de santé publique. C'est un travail multidisciplinaire. Là, on a élaboré des scénarios pour mettre les pharmaciens en situation, pour qu'ils apprennent par exemple à rassurer la personne qu'ils vont vacciner, lui donner des arguments sur le bien-fondé de la vaccination. On est là aussi pour compléter leur cursus, leur apprendre un geste, celui de faire une injection qu'ils n'ont pas appris au cours de leurs années d'études."
Objectif : lutter contre les déserts médicaux en France
Cette expérimentation doit durer trois ans et est très encadrée. Avant de vacciner, le pharmacien devra soumettre le patient à un questionnaire pour repérer d’éventuelles contre-indications. Il pourra vacciner tous les adultes sauf les femmes enceintes et les personnes à risque ou celles n'ayant jamais été encore vaccinées contre la grippe. Pour le professeur Pierrick Bedouch, chef du pôle pharmacie au chu de Grenoble, c'est une évolution normale du métier "On travaille en bonne intelligence et en lien avec les médecins. On se complète, comme le pilote et le copilote dans le cockpit d'un avion, on veille ensemble sur la santé de nos patients. Et puis, on lutte ainsi contre les déserts médicaux."
Le pharmacien percevra 4,50 euros par personne vaccinées avec une ordonnance, 6,30 euros si le patient a un bon de prise en charge gratuite par l'assurance-maladie.
Rappelons que depuis de nombreuses années, dans plusieurs pays du monde comme l'Argentine, l’Angleterre, le Portugal, les Etats-Unis, les pharmaciens pratiquent la vaccination.
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