Strasbourg le 5 novembre 2014. Dans la classe de la premiere unite d’enseignement maternelle autisme (UEMA) a l'ecole Ariane Icare au Neuhof. — G. Varela / 20 Minutes
L'autisme touche un Français sur 100 mais son origine reste jusqu’ici inconnue. La Haute Autorité de santé (HAS) a émis ce lundi de nouvelles recommandations sur le dépistage de ce trouble afin de permettre un diagnostic plus précoce chez les enfants.
Cette autorité indépendante, qui établit les « recommandations de bonnes pratiques », a fléché le « parcours de l’enfant et de sa famille », « de l’identification des signes d’alerte jusqu’à la consultation dédiée ».
Dans ce parcours, détaillé dans un rapport diffusé par la HAS, l'« inquiétude des parents », ou des professionnels qui s’occupent d’un enfant en crèche ou en maternelle, doit déboucher sur une consultation médicale « dans les trois semaines ».
Aucun médicament spécifique n’existe
Si le médecin a une « suspicion » de troubles du spectre de l’autisme (TSA), il doit prescrire une « évaluation par une équipe spécialisée », coordonnée par un médecin, et comprenant des spécialistes notamment en pédopsychiatrie, en action médico-sociale et en pédagogie.
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Ces TSA touchent 1 % de la population, soit 100.000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600.000 adultes, selon des estimations des pouvoirs publics.
Aucun médicament spécifique n’existe mais une prise en charge adaptée permet de vivre mieux avec ces troubles de développement du système nerveux.
Un diagnostic encore trop tardif
Le risque, si on ignore qu’un enfant est autiste, est l’aggravation des troubles, et d’autres problèmes qui peuvent les accompagner (troubles du sommeil et de l’alimentation, fatigabilité, déficit intellectuel, handicap dans le langage, troubles de la motricité, anxiété/dépression, maladies, isolement social).
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« Plus le diagnostic est posé tôt, plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront l’enfant dans son développement », a expliqué la HAS dans un communiqué.
« Malheureusement le diagnostic est encore trop tardif en France et les parents inquiets ne savent pas vers qui se tourner », a-t-elle déploré.
La HAS donne les « outils disponibles » (questionnaires, protocoles médicaux…) pour que le médecin traitant, de la Protection maternelle et infantile (PMI), de crèche ou de l’Éducation nationale, repère le plus tôt possible le problème.
Des difficultés doivent éveiller l’attention
Dès l’âge d’un an et demi, voire avant, certaines difficultés doivent éveiller l’attention. Par exemple un enfant qui ne réagit pas à son prénom, ne montre pas du doigt, ne partage pas de sourire, reste anormalement silencieux, etc.
« Aucun de ces signes pris de façon isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant », souligne la Haute Autorité.
Jouent un rôle crucial dans ce dépistage « les personnels des crèches et des écoles » qui doivent « porter une attention particulière et continue au développement de la communication sociale de chaque enfant », et « le médecin traitant, l’acteur clé pour établir un premier bilan ».
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