"Sa capacité à être 'vecteur' du chikungunya, de la dengue ou du zika, en fait une cible de surveillance prioritaire, pour les autorités sanitaires et leurs partenaires, durant sa période d’activité en métropole du 1er mai au 30 novembre." Le ministère de la Santé a annoncé le renforcement de la surveillance du moustique tigre en France, à la fois pour ralentir sa progression et "limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole".
Selon le site spécialisé Vigilance moustiques, "la progression du moustique tigre cette année a été spectaculaire avec 9 nouveaux départements colonisés et placés en vigilance-rouge" : les Hauts de Seine, l’Aisne, les Hautes Alpes, les Hautes Pyrénées, l’Ariège, la Lozère, l’Indre, le Maine-et-Loire et la Corrèze. Bien que moins ensoleillée, l'Ile-de-France est également concernée : le Val de Marne ainsi que les Hauts de Seine sont en vigilance rouge et en plus de Paris, 4 départements sont en vigilance orange : le Val d’Oise, la Seine et Marne, l’Essonne, la Seine-Saint-Denis, où le moustique tigre a été intercepté dans le courant des 5 dernières années.
Au total, 96 départements sont concernés : 42 sont en vigilance rouge, 18 en vigilance orange et 34 en vigilance jaune. Vigilance-moustiques observe que dans la très grande majorité des cas, les départements en orange passent en vigilance rouge au cours des années suivantes. "Ils nécessitent donc une vigilance citoyenne particulière, d’autant plus qu’ils ne bénéficient pas de l’ensemble du dispositif prévu par le plan anti-dissémination" prévu dans les départements placés en vigilance rouge.
Pourquoi se méfie-t-on autant du moustique tigre ?
Le moustique tigre est vecteur de plusieurs maladies comme le Zika, la dengue et le chikungunya. Il s’infecte en piquant un voyageur malade, transporte le virus et le transmet secondairement à des personnes non-immunisées lors d’une prochaine piqûre. Ainsi, un cycle de transmission autochtone est généré et peut être à l’origine d’un ou plusieurs foyers épidémiques. En France, 11 cas autochtones de dengue ont été signalés dans l’Hérault en 2014, 7 cas autochtones de dengue dans le Gard en 2015 et 17 cas autochtones de chikungunya dans le Var en 2017. En 2007, une personne porteuse du chikungunya a débarquée en Italie en juin. Début juillet, le premier cas autochtone était déclaré et 300 autres cas étaient recensés dans le nord du pays au bout d'un mois et demi.
Qu'est-ce que le chikungunya ?
Le chikungunya est une maladie virale également transmise par la piqûre d'un moustique tigre. Le nom de "chikungunya" vient d'un verbe de la langue kimakonde qui signifie "devenir tordu" en référence à l'apparence voûtée de ceux qui souffrent de douleurs articulaires. En effet, le chikungunya se caractérise par l'apparition brutale de fièvre souvent accompagnée de douleurs articulaires (souvent invalidante, mais elle disparaît généralement au bout de quelques jours ou de quelques semaines).
Des cas de myalgies, céphalées, nausée, fatigue et éruption ont également été observés. La plupart des patients se rétablissent bien, mais dans certains cas, les douleurs articulaires persistent pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Mais soyons honnête, cela reste théorique en France métropolitaine et les risques sont pour le moment extrêmement faibles.
La dengue, ou "grippe tropicale"
La dengue, aussi appelée "grippe tropicale", est une fièvre hémorragique tropicale liée à un arbovirus, transmis par la piqûre d’un moustique tigre femelle uniquement. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime à 50 millions le nombre de cas annuels dans le monde, dont 500 000 cas de dengue "hémorragique", c'est à dire qui sont mortels dans plus de 2,5% des cas. La dengue est initialement présente dans les zones tropicales et subtropicales du monde.
Les symptômes se manifestent au bout de 3 à 14 jours (en moyenne 4 à 7 jours) après la piqûre infectante. On observe alors un syndrome grippal touchant les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes. Il n’existe aucun traitement spécifique. Si la dengue hémorragique est une complication potentiellement mortelle, le diagnostic clinique précoce et une prise en charge clinique rapide permettent souvent de sauver des vies.
Comme le souligne l'Organisation de la Santé (OMS), "on retrouve plus de 70% de la charge de morbidité imputable à cette maladie en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique occidental. En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’incidence comme la gravité de la maladie ont augmenté rapidement ces dernières années. L’Afrique et la Méditerranée orientale ont également enregistré davantage de flambées épidémique au cours des dix dernières années". Dernièrement, près de 1 300 cas de dengue ont été confirmés dans le nord, l’ouest et le sud de la Réunion depuis le 1er janvier 2018.
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