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En Guyane, des élus s’opposent à un essai thérapeutique contre le coronavirus sur leur territoire - 20 Minutes

Des tests dans le cadre de la crise du coronavirus réalisés en Guyane. (Illustration) — jody amiet / AFP

« Elle n’est pas la bienvenue et nous avons demandé au préfet de prendre toutes les dispositions pour qu’elle ne soit pas accueillie en Guyane », a déclaré à l’issue d’une réunion Rodophe Alexandre, le président de la collectivité territoriale de Guyane, entouré des sénateurs Antoine Karam et Geoges Patient.

« Elle », c’est Karine Lacombe, cheffe des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, non grata en Guyane où elle devait se rendre pour mettre en place des essais thérapeutiques sur des patients souffrant du Covid-19.

Les élus ont donc « exigé » mardi que l’essai thérapeutique, qui consiste à injecter à des patients souffrant du Covid-19 le plasma de patients guéris contenant des anticorps dirigés contre le coronavirus, « n’ait pas lieu en Guyane ». Déjà en cours en métropole, il devait être étendu à la Guyane et à Mayotte. Ce qui a suscité de nombreuses critiques, certains Guyanais refusant d’être « des cobayes ».

Manque de patients

« D’où vous vient cette idée unilatérale que les chiffres guyanais justifieraient l’installation d’un centre thérapeutique en lieu et place de la France hexagonale ? », a demandé dans un courrier à la directrice de l’Agence régionale de Guyane le député Gabriel Serville. Ce dernier y rappelle qu’au 29 juin, le territoire ne comptait « que 120 hospitalisations, dont 19 en réanimation », et 15 décès depuis le début de l’épidémie, alors que la métropole comptait encore le 26 juin « 8.886 personnes hospitalisées et 634 en réanimation ».

Lancé le 7 avril par l’Etablissement français du sang (EFS), l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’Inserm, 200 patients guéris devaient être prélevés en Ile-de-France, dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté, tandis que l’essai devait inclure 120 patients en phase aiguë de Covid-19 : 60 recevant le plasma et 60, un placebo.

Un chiffre non atteint, car quand l’essai a été lancé début avril « nous étions déjà en phase de décélération de l’épidémie », a expliqué Karine Lacombe. Beaucoup de patients arrivés à l’hôpital ne remplissaient plus « les critères d’inclusion pour bénéficier de l’essai plasma ».

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