
Bouchra n’arrive pas à calmer son angoisse. Cette travailleuse sociale, qui tient à rester anonyme, attend son tour dans le petit local de l’association des habitants de la cité Air-Bel dans le 11e arrondissement de Marseille. Et panique. Depuis quelques semaines, le lieu, plus habitué aux luttes contre le mal-logement, se transforme en centre de vaccination chaque mercredi. Entre midi et 14 heures, des médiateurs accueillent sans rendez-vous et tentent de convaincre ceux qui, comme Bouchra, n’ont toujours pas franchi le pas de la première dose. « Je suis à jour de tous mes vaccins, mais avec celui-là, j’ai peur », reconnaît cette mère de famille de 35 ans, qui a contracté un Covid-19 sévère en mars 2021.
Au niveau national, 5 % du total des vaccinations sur les sept derniers jours étaient des premières injections, un taux en léger rebond ces dernières semaines. En Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), le nombre de primo-vaccinés est plus élevé qu’ailleurs en métropole. Selon les calculs du Monde, entre le 18 et le 28 décembre 2021, 0,5 % de la population éligible dans la région PACA a reçu une première injection, le taux le plus élevé de France, avec la Corse (contre 0,3 % en Ile-de-France, ou 0,1 % en Pays de la Loire). « Les couvertures vaccinales régionales ont longtemps été plus basses que le niveau national ; un rattrapage plus important est en cours », analyse l’agence régionale de santé.

Bouchra avale un comprimé de paracétamol, par précaution. « Beaucoup de gens ont eu des problèmes après l’injection, il y a même eu des morts. Ils l’ont dit aux infos », assure-t-elle. L’infirmière lui murmure des mots apaisants mais cette mère de trois enfants ne peut s’empêcher de penser à l’étreinte de son fils de 14 ans, le matin même. « Il m’a dit : “Non, maman, n’y va pas !” Son père est contre le vaccin et forcément, lui aussi », justifie-t-elle. Pourquoi se décide-t-elle en cette fin décembre ? « A cause du travail. Mon directeur ne m’a jamais rien dit, mais à la rentrée, je me doute qu’il me demandera un passe vaccinal », explique cette agente dans un centre social.
Un déclic d’abord financier
A Marseille, seuls 60 % des habitants sont vaccinés. Et dans les arrondissements les plus populaires – le 3e, et les 13e, 14e et 15e – le taux plafonne autour des 50 %. Un retard que les responsables des Hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM) pointent comme l’explication principale de la saturation des services de réanimation. 86 % des patients atteints du Covid-19 admis dans ces services n’ont pas un schéma vaccinal complet.
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