L’épidémie de Covid-19 n’a pas eu que des mauvais côtés. Elle a même ouvert un marché que la start-up toulousaine Skyted espère conquérir. Celui des masques dits « silencieux » ou de « confidentialité », des dispositifs permettant de parler au téléphone sans être entendu par ses voisins dans un avion, un train ou un bureau.
« Le Covid a changé pas mal de choses. Il nous a habitués à porter des masques. Il a augmenté le télétravail. Il a fait percevoir le bruit comme une “agression” », résume Stéphane Hersen, fondateur de Skyted, créée en 2022. Cette année-là, en avril, ce dernier se rapproche de Frank Simon, chercheur à l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera), qui avait déposé un brevet pour des nouveaux matériaux absorbeurs de son, particulièrement légers et efficaces.
En général, pour atténuer un son, par exemple dans une mousse, l’air passe par un tube dont la longueur est proportionnelle à la longueur d’onde du son. Pour la parole, cela nécessite des épaisseurs de l’ordre de plusieurs centimètres, voire plus de quinze pour 500 hertz, pas très commode devant la bouche.
Avec le brevet détenu par l’Onera, environ un centimètre suffit pour des fréquences allant de 500 à 5000 Hz, couvrant le spectre de la voix, avec un poids total d’environ 200 grammes. Le principe est d’utiliser des tubes, dont les sections sont variables et pas forcément cylindriques, afin d’augmenter les frottements de l’air avec la surface. Plusieurs trous sont percés à travers un matériau creux en plastique et un algorithme optimise leur nombre, leur taille et leurs sections afin de réduire le son. Tout en évitant d’avoir un système trop parfait qui finirait par réverbérer la parole…
Des avantages par rapport aux mousses
Cette optimisation est l’un des savoir-faire de l’équipe de l’Onera, qui l’a appliqué ou l’appliquera aussi pour des drones, des turbines, des portes de trains d’atterrissage ou des systèmes d’air conditionné.
Pour le masque de Skyted, des absorptions de 15 dB (plus de dix fois) à 40 dB (environ dix mille fois) sont atteintes selon les fréquences. Les premières démonstrations faites au Consumer Electronics Show de Las Vegas en janvier et au Mobile World Congress de Barcelone en février-mars, montrent que le porteur peut parler sans que rien ne soit audible à l’extérieur. « On peut encore améliorer le confort et l’efficacité car on a fait ces premiers prototypes en quinze jours ! », assure Stéphane Hersen.
Le principe, breveté, a été exposé en 2018 dans un article du Journal of Sound and Vibration après cinq ans de travail sur ce sujet. « Avec cette technique, ce n’est pas le matériau qui compte mais son architecture », souligne Frank Simon, qui pointe aussi d’autres avantages par rapport aux mousses : la fabrication par impression 3D, la facilité d’entretien et la non-dégradation du dispositif avec le temps.
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