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La tolérance à la douleur augmente avec l'activité physique - Le Monde

Dix mille pas et plus. Faire de l’activité physique rend plus résistant à la douleur. C’est en tout cas ce que montre une étude publiée le 24 mai dans PLOS One. L’équipe d’Anders Arnes, de l’hôpital de Tromso, a analysé les données de 10 732 personnes de cette ville norvégienne sur deux périodes, en 2007-2008 et en 2015-2016. Pour mesurer leur résistance à la douleur, les participants devaient plonger leur main et leur poignet dans de l’eau maintenue à 3 °C, aussi longtemps que possible, jusqu’à un temps de tolérance maximal de 120 secondes. Résultat : les sujets physiquement actifs ont une résistance à la douleur plus élevée que ceux qui sont sédentaires. Et encore plus pour ceux qui ont accru leur niveau d’activité au cours du suivi.

« Ces résultats plaident en faveur d’une augmentation des niveaux d’activité physique en tant que voie non médicamenteuse pour réduire ou prévenir la douleur chronique », concluent les chercheurs. D’autres études avaient déjà montré ces effets, notamment chez les athlètes.

L’effet antalgique de l’activité physique n’est plus à démontrer. Le talmudiste et médecin du XIIe siècle Moïse Maïmonide ne disait-il pas « si quelqu’un mène une vie sédentaire et ne fait pas d’exercice, néglige les voies de la nature, même s’il mange de la nourriture saine en accord avec les préceptes médicaux, il sera durant sa vie sujet au mal et aux douleurs et sa force lui fera défaut » ?

Le frein de la peur du mouvement

« L’exercice physique représente une approche fondamentale dans la prise en charge de très nombreuses douleurs », indique Serge Perrot, qui dirige le centre de traitement de la douleur à l’hôpital Cochin (AP-HP), dans le livre La douleur, je m’en sors (In Press, 2017). A l’inverse, la sédentarité est un facteur aggravant. L’Assurance-maladie avait d’ailleurs lancé une campagne en 2017 sur le thème : « Mal de dos : le bon traitement, c’est le mouvement ! ».

Le mécanisme au niveau physiologique semble élucidé. L’activité physique réduirait au sein de la moelle épinière l’efficacité des récepteurs NMDA, qui contribuent à amplifier la douleur. De même, le fait de bouger agit sur l’immunité. « L’exercice musculaire va augmenter la proportion d’une famille de cellules, les macrophages dits M2, impliqués dans notre réparation et cicatrisation cellulaire, qui possèdent un effet anti-inflammatoire, donc antalgique », précise le neurochirurgien Marc Lévêque dans son livre Libérons-nous de la douleur (Buchet-Chastel, 2022). Il favoriserait aussi la diminution des cytokines pro-inflammatoires. De plus, « grâce à la production d’endorphines, l’activité physique agit aussi sur les troubles anxieux et dépressifs, souvent liés à la douleur chronique », poursuit Marc Lévêque. Cela peut aussi contribuer à améliorer la résistance à la fatigue.

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