Après le signalement d'un cas de dengue, un périmètre de 150 mètres de rayon dans le 13e arrondissement a été traité dans la nuit de mercredi à jeudi. Des produits insecticides ont été répandus, pour tenter d'éradiquer le moustique tigre, qui transmet la maladie.
C'était inédit à Paris. Une opération de démoustication s'est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le 13e arrondissement de Paris. Objectif: venir à bout du moustique tigre, vecteur de la dengue, après le signalement d'un cas le 22 août dernier.
Il s'agit d'un cas "importé" de dengue, la personne touchée ayant été infectée lors d'un séjour hors de France. Le risque n'est pas la contamination d'homme à homme mais bien par le biais du moustique tigre, qui en piquant un porteur infecté peut transmettre la maladie à une autre personne.
Depuis le 1er mai, 138 cas importés de dengue ont été signalés en Île-de-France, une multiplication qui inquiète les autorités.
Après six opérations de démoustication menées au cours de l’été dans la région, c'est donc une première dans la capitale. Entre minuit et deux heures du matin, des insecticides ont été répandus dans deux rues de l'arrondissement, dans l'espoir d'éviter des contaminations.
Un traitement "efficace"
"Tout s'est bien passé", a réagi ce jeudi matin Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé, invitée de Bonjour Paris Île-de-France. Le traitement "est efficace", a-t-elle ajouté.
Les opérations de démoustication visent les "lieux de repos du moustique tigre", comme le rappelle l'ARS, à savoir les buissons, les bosquets, les feuillages. Elle est réalisée "sur un petit périmètre, de 150 mètres autour de là où la personne est atteinte de la dengue est répertoriée", rappelle Anne Souyris. En effet, le moustique tigre ne vole pas au-delà de 150 mètres.
"Quand un cas de dengue est déclaré, il faut aller très vite", a de son côté souligné Jérôme Coumet, maire divers gauche du 13e arrondissement, au micro de BFMTV. Face à la multiplication des moustiques tigre, "il faut s'habituer à traiter au fil de l'eau (...). On a des opérations de prévention à faire mais aussi du traitement au cas par cas".
Une étude pour tester l'impact sur la biodiversité
Quid des effets sur la santé? Anne Souyris a d'ores et déjà demandé la mise en place d'une étude "avant/après de tout ce qui va se passer sur la biodiversité, et d'éviter d'avoir recours à cette utilisation-là". Les eaux de Paris vont notamment être testées pour savoir les effets de l'insecticide.
"C'est la question du bénéfice risque. Il ne s'agirait pas de mettre ce produit toute la journée pour enlever tous les moustiques de Paris. L'objectif est de couper la possibilité de contamination par les moustiques sur une petite zone, à un moment où il y a le moins de personnes possibles dans la rue", a-t-elle ajouté.
L'adjointe en charge de la santé se veut toutefois rassurante: "Ce qui a été fait dans les autres villes n'a pas eu d'impact sur la biodiversité et la santé humaine".
Une autre opération similaire est organisée ce jeudi soir à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, où un patient a été diagnostiqué de la dengue, le 21 août dernier, après un séjour à l'étranger.
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