Les États membres de l'UE ne vont plus autoriser la commercialisation de huit produits primaires à saveur de fumée qui entrent dans la composition de nombreux aliments présents dans nos rayons et qui pourrait présenter des risques pour la santé. Les industriels ont deux ans pour trouver une alternative.
Des chips goût bacon, des lardons fumés, des sauces mayonnaises "smokey"... Ces produits de grande consommation sont très appréciés des consommateurs. Ils devraient pourtant ne plus être commercialisés, du moins dans leur composition actuelle d'ici à deux ans, et ce, pour des raisons de santé.
Car la plupart de ces produits alimentaires transformés ne sont réellement fumés au bois comme on le faisait autrefois à des fins de conservation. Ce sont des arômes de fumée qui sont ajoutés aux aliments pour leur conférer cette saveur. Or ces arômes qui sont produits par un processus de combustion du bois appelé pyrolyse pourraient comporter des risques de génotoxicité, c'est-à-dire endommager l'ADN.
Les experts de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui travaillent sur le sujet depuis une quinzaine d'année ont rendu à la Commission Européenne un rapport en novembre dernier d'évaluation des risques. Les arômes utilisés dans l'industrie agroalimentaire sont au nombre de huit et portent des noms complexes comme SF-001 "proFagus Smoke R714", SF-002 "Zesti Smoke Code 10" ou encore SF-003 Smoke Concentration 809045". Chacun est le résultat de la condensation de bois différents (érable, hêtre, charme, chêne...).
Ils bénéficiaient jusqu'à présent d'une autorisation d'utilisation que les États membres de l'UE ont décidé de lever suite à une proposition de la Commission Européenne.
Transparent pour le consommateur?
Le retrait sera progressif et devrait se faire sous deux ans pour les produits les plus transformés comme les chips, les sauces, les pizzas ou les soupes. Pour les produits traditionnellement fumés, mais qui utilisent, eux aussi, des arômes et non plus le fumage au bois, l'interdiction se fera dans les cinq ans.
En revanche, les produits fumés de manière traditionnelle comme le saumon, la viande, le jambon ou encore certains fromages ne seront pas concernés par cette interdiction. Globalement, tous les produits qui portent la mention "arôme naturel" ou font référence au fumage au bois seront toujours vendus. Ce devrait être le cas par exemple de ce paprika fumé de la marque Ducros qui indique sur son emballage "au bois de chêne".
Mais nos rayons chips, sauces ou pizzas vont-ils subitement se dégarnir dans deux ans quand les arômes fumés ne seront plus autorisés? En Irlande, un des pays où l'on consomme et produit le plus de produits fumés, les industriels locaux craignent un "préjudice économique majeur" au secteur alimentaire. La marque irlandaise de snack Kerry estime que cette décision aura un impact négatif de 30 milliards d'euros sur les marchés alimentaires européens.
Du côté de la Commission Européenne, on tient à relativiser cette interdiction.
"Des alternatives à ces arômes vont être cherchées par les industriels pour mettre sur le marché des produits avec des goûts proches, assure-t-on au sein de l'institution européenne. D'où le délai de deux ans."
Pour le consommateur, cette interdiction pourrait donc être transparente si les industriels de l'agroalimentaire changent simplement le procédé de fabrication du goût fumé.
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0 Response to "Chips, sauces, lardons... Ces produits au goût "fumé" devraient bientôt être interdits à la vente (mais pas... - BFM Business"
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