Des médicaments jusqu’à 4 fois plus chers d’une pharmacie à l’autre, des prix qui ont augmenté de 4,3% en moyenne en un an : l’étude réalisée par l’association Familles rurales sur le prix des médicaments sans ordonnance appelle les Français à la vigilance.
Depuis 2010, l’Observatoire des prix de l’association Familles rurales scrute l’évolution tarifaire d’une dizaine de produits, parmi les plus consommés.
Presque 10% d’augmentation en un an pour l’Activir
Selon les relevés effectués dans 40 pharmacies de France et sur 43 sites Internet en octobre, le prix du panier étudié a augmenté de 4,3 % en un an, alors que l’inflation n’était que de 1,1 %.
"Preuve de l’opacité de ce marché non encadré, un produit d’usage fréquent tel que l’Activir, utilisé contre l’herpès, a vu son prix moyen baisser de 7,1 % en 2016 puis s’envoler de 9,8 % cette année", relève Le Parisien qui a eu accès à l’étude en avant-première. Le Dacryum, solution de lavage oculaire, coûte en moyenne 9,6 % de plus que l’an dernier.
Sur les produits regardés à la loupe par Familles rurales, "seuls deux sont en baisse : l’Imodium (- 2,20 %) et le Strepsils (- 1 %).

Crédit photo : Observatoire des Familles Rurales
D’importantes différences de prix selon les pharmacies
Autre enseignement de l’étude : attention aux prix en fonction des lieux de vente. "Un même médicament coûte en moyenne près de 3 fois plus cher selon l’endroit où il est acheté, mais le coefficient peut aller bien au-delà", écrit l’Observatoire.
Ainsi, dans certains endroits, le Dacryum est vendu 1,95 euro et dans d’autres 8,50 euros, soit une différence de prix dépassant les 4%. Le prix du Maalox (maux d’estomac) varie de 2,75 euros à 9,10 euros. Et en ce qui concerne Nicopass, pour aider à arrêter de fumer, la différence de prix peut atteindre 20 euros. "Ce qui constitue de fait un véritable frein" à la lutte contre le tabagisme, pointe Familles rurales.

Crédit photo : Observatoire des Familles Rurales
Et sur Internet ?
Dans ce contexte, faut-il privilégier l’achat sur internet ? "Sur l’ensemble des prix relevés, les médicaments sont en moyenne 24% moins chers sur internet mais les frais de port gomment cet avantage. "Le prix final payé par le consommateur rejoint voire dépasse celui proposé en pharmacie", affirme l’étude.
Et les grandes et moyennes surfaces (GMS) ? "Gare aux idées reçues", prévient le dossier de presse de de Familles rurales. "Les consommateurs qui achètent régulièrement du sérum physiologique 'Physiologica’ ont intérêt à l’acheter en pharmacie où il coûte en moyenne 20% moins cher qu’en grandes et moyennes surfaces", prend en exemple l’association.
Comparer les prix
Face à ce constat, l’association interpelle les pharmaciens et leur demande "plus de transparence dans leurs pratiques commerciales. Ceux-ci sont un maillon essentiel pour la santé de proximité, en particulier en milieu rural. Mais cela ne doit pas justifier des écarts de prix de 1 à 4, ni l’absence d’information du consommateur".
Familles Rurales invite également "les consommateurs à la vigilance aussi bien en officine que sur internet. Il ne faut pas hésiter à comparer les prix et à demander un ticket de caisse afin de faire ses achats en connaissance de cause".
D’autant qu’il faut garder en mémoire l’étude de 60 millions de consommateurs qui pointait la non-efficacité voire la dangerosité de certains médicaments en vente libre. En bonne place sur cette "liste noire" figurent notamment des "stars anti-rhume" comme Actifed Rhume, DoliRhume et Nurofen Rhume.
Médicaments : des sites de vente en ligne en infraction
Environ deux tiers des sites de vente en ligne de médicaments sans ordonnance, autorisés depuis 2013, ne respectent pas la réglementation, selon l’enquête annuelle de l’association Familles rurales, publiée mardi.
L’étude, qui s’appuie sur 43 sites internet, a relevé que 20% d’entre eux n’affichaient pas de logo européen "pourtant obligatoire", 30% n’obligent pas à remplir un questionnaire et 20% ne respectent pas "les règles élémentaires du commerce électronique comme le pré-cochage pour l’envoi d’informations commerciales" ou le traitement des données personnelles.
Plus grave : 5% des sites n’affichent pas la notice des médicaments commandés et "seuls" 72% obligent à valider la lecture de celle-ci.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Médicaments sans ordonnance : des variations de prix ahurissantes"
Post a Comment