
Alors que la Journée mondiale de la lutte contre le cancer se tiendra le 4 février, et que les progrès n’ont jamais été aussi importants en cancérologie, des médecins de l’Institut de Cancérologie des Hospices Civils de Lyon ont décidé de tordre le coup aux idées reçues.
Les médecins de l’Institut de Cancérologie des Hospices Civils de Lyon ont tenu à démêler le vrai du faux sur des phrases qu’il n’est pas rare de voir sur les réseaux sociaux : « On ne guérit jamais vraiment du cancer », « Jetez vos déodorants à la poubelle car cela donne le cancer », « Ma mère et ma grand-mère ont eu un cancer du sein, c’est certain, j’en aurai un ! » ou encore « Mangez plus de graisses et moins de sucre et vous éviterez d’attraper un cancer ! ».
Dans de toutes ces phrases, difficile de dire ce qui est vrai et ce qui est faux pour les malades et leurs familles. L’Institut de Cancérologie des Hospices civils de Lyon a organisé une conférence pour mettre les points chasser les idées reçues. « A l’approche de la journée mondiale contre le cancer, il y a encore beaucoup d’idées fausses qui circulent », précise Benoit You, oncologue et intervenant lors du point presse.
Le cancer augmente partout : FAUX
Depuis 2005, le nombre de nouveaux cas de cancers en France décroît, du moins chez les hommes (-1.3%), l’incidence féminine se stabilise (+0.2%). La même chose peut être dite pour le nombre de décès, en décroissance entre 1980 et 2012.
Dans le monde, entre 1991 et 2015, le taux de mortalité du cancer a baissé de 26%. Des résultats liés à une détection plus précoce des cancers, de meilleurs traitements…et l’arrêt du tabac. Il existe cependant des disparités selon le type de cancer.
On ne guérit pas du cancer = FAUX
La phrase : « On ne guérit jamais vraiment du cancer » est fréquemment entendue et elle est complètement fausse. S’il est vrai que certains cancers ne guérissent pas encore, les médecins arrivent le plus souvent à les transformer en maladie chronique pendant plusieurs années.
Dans le cancer du sein, 3 femmes sur 4 vont guérir en France et, en moyenne, 1 cas sur deux sort aujourd’hui de la maladie grâce au dépistage précoce et à de nouveaux traitements.
Dans le monde, la survie augmente également après un cancer, selon l'étude Concord-3, publiée le 30 janvier dans la revue The Lancet. Menée à partir des données de 37,5 millions de patients originaires de 71 pays et souffrant d'un des 18 cancers les plus répandus entre 2000 et 2014, l’étude a démontré que le taux de survie a progressé aux États-Unis, au Canada, en Australie, Finlande, Nouvelle-Zélande, Norvège, Suisse et Islande. En moyenne, le taux de survie a progressé de cinq années.
Entrer dans un protocole c’est être un cobaye = FAUX
Tous les médecins sont formels : « participer à une étude médicale ne fait pas d’un patient un cobaye ». Les traitements qui sont testés sont en majorité plus efficaces que les traitements comparateurs qui sont les traitements standard. C’est pour vérifier cela qu’il existe des comités d’éthiques qui sont seul habilités à autoriser des essais comparatifs, dans le cancer comme dans d’autres maladies. Participer à un protocole est même le seul moyen d’accéder à des traitements innovants et inaccessibles.
Par ailleurs, les centres anticancéreux qui réalisent beaucoup de protocoles sont les centres les plus entraînés au suivi des cancers et l’accompagnement des malades est plus strict, plus organisé et plus sûr.
Le cancer est héréditaire = Pas complètement VRAI
« Ma mère et ma grand-mère ont eu un cancer du sein, c’est certain, j’en aurai un ! ». La question de la génétique du cancer a été abondamment posée durant le point presse. En moyenne, 5 à 10% des risques de cancer sont susceptibles d’être transmis génétiquement.
Mais, en dehors de cancers rares où la mutation génétique est directement responsable du cancer, la plupart des cancers n’ont qu’un risque augmenté de cancer, mais pas de mortalité, risque qu’il est possible de réduire avec une bonne hygiène de vie ou avec une contraception pour certains cancers des femmes, même chez les fumeuses.
Dans la polypose familiale de l’intestin, qui est un état qui peut conduire au cancer, prendre de l’aspirine ou modifier la flore intestinale pourraient permettre de réduire le risque de transformation. Pour prévenir le cancer de l’estomac, il suffit le plus souvent de se débarrasser d’une infection chronique de l’estomac à Helicobacter pylori.
Il faut se reposer en cas de cancer = FAUX
Au moment des chimiothérapies, il faut se reposer car on est souvent très fatigué, mais à distance, l’exercice physique et le sport amélioreraient plutôt le pronostic. « Avant, on suggérait que les patients ne fassent pas d’efforts physiques », évoque Benoit You. « Maintenant, on encourage vivement des exercices fréquents ».
Lors du cancer, les malades connaissent un « déconditionnement physique », qui correspond à un affaiblissement de leurs dispositions musculaires et cardio-respiratoires. Une activité physique fréquente prévient ainsi des déficits physiques et moraux.
D’autre part, certaines études ont montré que l’exercice physique participe à la prévention des rechutes, vraisemblablement en renforçant les défenses immunitaires.
L’alimentation ne joue aucun rôle = FAUX
Sur la question des régimes, les intervenants sont un plus partagés. « Certains cancéreux et non-cancéreux abusent des régimes qui auraient la réputation de prévenir la maladie ou permettraient de mieux tolérer les traitements en question », explique Benoît You. Des études qui ont été réalisées sur ce l’alimentation ont des résultats discordants car il est difficile d’apprécier correctement l’alimentation.
Mais selon les américains, près d’un cancer sur 2 serait évitable en améliorant les facteurs de risque. Une nouvelle étude de l'American Cancer Society répertorie les facteurs de risque pour divers types de cancer. Ils sont au nombre de 17. Les scientifiques les qualifient de « modifiables » parce que les gens peuvent prendre des mesures actives pour les changer.
Dans cette nouvelle étude, ces facteurs comprennent principalement la consommation d'alcool, le fait de fumer, l’excès de poids corporel, une faible teneur en fibres dans son régime alimentaire, la consommation de viande rouge transformée, une faible consommation en fruits et légumes, les rayonnements ultraviolets, une carence en calcium et un manque d'activité physique. Lutter contre ces facteurs de risque réduirait les risques
Par ailleurs, la nutrition, et plus largement l’hygiène de vie, influencent la vie de l’après-cancer.
“Et le soutien-gorge ? Il y a-t-il des risques ?”. Aucune étude ne permet de prouver un lien entre le port d’un soutien-gorge, même à armature, et le cancer du sein. Même constat pour le déodorant, longtemps suspecté à cause des sels d’aluminium qu’il contient.
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