La coqueluche est de retour en France et il s’agit d’une des flambées épidémiques les plus fortes des trente dernières années. Dix-sept personnes en sont mortes depuis le 1er janvier, dont treize enfants. Douze d’entre eux avaient moins de 2 mois, et l’un était âgé de 4 ans, selon des données de Santé publique France publiées vendredi 28 juin. SOS Médecins signalait toujours, lundi, une augmentation des actes due à des cas de coqueluche dans toutes les classes d’âge (+ 18 %).
La maladie, une infection respiratoire très contagieuse causée principalement par la bactérie Bordetella pertussis, n’avait en réalité jamais disparu puisqu’elle est endémique en France, mais de tels niveaux de mortalité n’avaient pas été observés depuis plusieurs dizaines d’années.
« On a l’impression que le taux de décès est très élevé », relève Julie Toubiana, responsable adjointe du CNR de la coqueluche et autres bordetelloses, tout en soulignant que des biais de notification existent, la maladie n’étant pas à déclaration obligatoire. A titre de comparaison, des chercheurs français estimaient en 2015 que 37 enfants étaient morts entre 1996 et 2012 de la coqueluche. Le pic de l’épidémie de 2012 est déjà dépassé.
Comment expliquer une telle flambée ? Un effet rebond post-Covid-19 lié aux confinements et au port du masque s’associe au cycle habituel de la maladie, qui provoque des épidémies de manière cyclique tous les trois à cinq ans. Les deux phénomènes conjugués s’abattent sur une population insuffisamment vaccinée.
Vaccination maternelle
« On sait qu’aucune des mères des nourrissons décédés n’avait été vaccinée pendant sa grossesse », avertit François Vié Le Sage, pédiatre à Aix-les-Bains (Savoie) et responsable du groupe de vaccinologie au sein de l’Association française de pédiatrie ambulatoire. L’enfant de 4 ans n’avait pas non plus reçu les injections pourtant obligatoires depuis 2018.
La vaccination maternelle est actuellement la seule manière de protéger les nouveau-nés : la mère produit des anticorps, qu’elle peut transmettre à son fœtus par le biais du placenta à partir du cinquième mois de grossesse. Le bébé naît même avec un taux d’anticorps – qui le protégeront ainsi pendant six mois – supérieur à celui de sa mère.
Ce legs d’anticorps est capital, puisque les bébés ne peuvent pas être vaccinés avant leurs 2 mois, leur système immunitaire étant encore très immature. « Et l’enfant n’est réellement protégé que quinze jours après la deuxième dose de vaccin, injectée à ses 4 mois », ajoute François Vié Le Sage. La vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche n’est recommandée que depuis 2022 et reste trop peu utilisée par les médecins.
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